La saga des jeux en ligne se poursuit…

Publié le 29 mai 2010 par Mariane
Alors qu’approche l’ouverture en juin du marché à la concurrence des jeux en ligne, l’actualité devient brûlante…
La loi "relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne" (paris hippiques, paris sportifs et "jeux de cercle" comme le poker) a enfin été promulguée. L'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a été créée, les conditions de la délivrance des agréments (licences d'exploitation de ces jeux) aux opérateurs approuvées, et les compétitions sportives et les types de résultats sportifs définis par l’Arjel. Ce dispositif va permettre l'ouverture effective du marché français des jeux en ligne à l'occasion de la Coupe du monde de football (11 juin - 11 juillet) en Afrique du sud.
Près de trois millions de joueurs de jeux en ligne devraient miser sur les sites légaux en France, rapporte une étude de par Francis Merlin, délégué général du "Monaco igaming exchanges". Elle estime qu'entre 1,8 et 2 millions de joueurs seront présents dès cette année sur les sites légaux en France et qu'entre 2,7 et 3 millions devraient l'être en 2011. Selon ce document, quelque 2,7 millions de personnes jouent actuellement aux jeux en ligne en France : 2 millions sur des sites illégaux (800.000 pour les paris sportifs, 600.000 pour le poker, 600.000 autres pour les autres jeux de casinos); 700.000 sur les sites légaux de la Française des Jeux (400.000 pour les paris sportifs) et du PMU (300.000 parieurs hippiques).
Toutefois, les contraintes fiscales sont trop importantes pour inciter les opérateurs illégaux à prendre une licence en France. Selon cette même étude, les joueurs ne trouvant pas nécessairement chaussure à leur pied au sein de l’offre légale devraient continuer à jouer sur des sites illégaux. Le montant de la perte de chiffre d’affaires du marché français liée aux sites illégaux en 2011 devrait ainsi s’élever à 450 M€ et la perte des recettes fiscales à 34 M€. Rappelons qu’aujourd’hui, les 2 millions de joueurs fréquentant les sites illégaux représentent une perte du chiffre d’affaires pour la France d’environ 1,5 Mds€ et une perte de recettes fiscales de l’ordre de 112 M€.
Des investissements en puissance… même si difficile à évaluer. En effet, Yacast estime le poids des dépenses médias du secteur jeux d'argent, paris, loteries et casinos au cours de l'année 2009 à 319,2 M€ bruts, en hausse de +65,2% tandis que Kantar Media quantifie le marché à 283,3 M€, en hausse de +28%. Télévision et Internet se situent selon Kantar Media en termes de part de marché à respectivement 31,2% et 31,6%. Puis viendraient la radio (19,4%), la presse (13,9%), la publicité extérieure (3,3%) et l'emailing (0,6%). Selon Kantar Media, 57,1 M€ ont été investis sur le premier trimestre 2010. Yacast annonce de son côté 102,9 M€.
Le CSA a toutefois présenté un dispositif d'encadrement de la publicité pour les opérateurs relativement contraignant, afin de protéger les mineurs, qui interdit toute communication pour ce secteur, dans les émissions et les services s'adressant aux enfants et adolescents, c'est à dire sur les chaînes et autour des émissions jeunesse. Elle est aussi proscrite dans les 30 minutes précédant et suivant la diffusion des programmes concernés. Le CSA leur demande d'adopter "une charte de bonne conduite" visant notamment à limiter les volumes de pub pour les opérateurs de jeux.
Les partenariats et le sponsoring semblent donc un moyen de communication confortable. NRJ préparerait ainsi une émission de télé-réalité sur le poker pour septembre en partenariat avec un des opérateurs. M6 a également annoncé des émissions de poker pour W9 mais aussi pour M6.
Un secteur en fort mouvement… On citera notamment Google, qui a acquis LabPixies, une société israélienne spécialisée dans des mini-programmes de jeux sur internet, adaptés notamment aux téléphones portables et Numericable, qui s’est associé à BetClic, opérateur de paris sportifs et de jeux en ligne, afin de permettre à ses abonnés de faire des paris en ligne en direct pendant des matches ou des courses à la télévision. L'idée est assez révolutionnaire puisque quand les gens regarderont un événement (le tiercé, le match de football, de tennis, etc.), ils auront la possibilité de parier en live et de voir ensuite le dénouement de l’évènement. Les abonnés pourront parier sur leur écran de télé, avec leur télécommande.