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Ca commence par la fin: les histoires d’amour finissent mal en général

Publié le 29 mai 2010 par Audinette

Ca commence par la fin: les histoires d’amour finissent mal en général

Le violon est un instrument ambigu: il peut être génial en musique, mais au cinéma, il sonne moins bien quand on en abuse. Et le film ”Ca commence par la fin”, tableau d’un amour passionnel, joue bien trop sur les cordes (sensibles). Il se rattrappe  malgré tout avec certaines notes particulièrement justes. Et vaut en cela l’écoute – ou plutôt le regard.

Il n’y a pas d’histoire si ce n’est celle d’un amour fou. Le film est donc construit sur un enchaînement de scènes entre Gabrielle (Emmanuelle Béart) et Jean (Michael Cohen, réalisateur du film et auteur du roman dont il est adapté). Et exactement comme dans une histoire d’amour: il y a des moments où l’alchimie est réellement là, et d’autre où l’intensité est si recherchée qu’elle meurt en artifice. Donc on rentre difficilement dans le film, parfois on en sort, et d’autres fois, on est ébloui par la beauté de certaines scènes et la vérité de certains dialogues.

La tendresse, la haine, l’envie, les excès, les crises, la volonté de faire du bien puis du mal et ensuite l’inverse…Tout est bien là. Au rique d’être interprété comme un discours banal sur le fait que l’amour, c’est beau mais ça fait mal. Ce qui semble être démontré, c’est plutôt que ni la vision de Gabrielle, désabusée et refusant toute quiétude; ni celle de Jean, qui “rêve l’amour comme les enfants” ne peut aboutir à quelque bonheur que ce soit. Mais que ce n’est pas ce qui compte. Le couple est son propre geôlier, mais l’accepte, parce que c’est vivre qui importe.

C’est donc loin d’être le discours le plus transcendant de l’histoire du cinéma, et on sent que Michael Cohen a tendance à trop sublimer les sentiments (et peut-être même sa propre et réelle histoire d’amour avec Emmanuelle Béart). Et à côté de cet aspect “bons sentiments” – et donc mauvais effets! - certains passages captent quelque chose de difficile à expliquer, qui serait comme: la vie n’est possible ni avec ni sans toi. 

En résumé, ça dépend de votre état d’esprit. Si vous êtes dans votre phase fleur bleue néo-romantique ou “ je suis mièvre mais j’assume”, allez-y sans hésiter. Si c’est votre côté intello néo-réaliste ou  ”je n’aime les violons vraiment qu’en concerto” qui prime, allez plutôt voir Femmes du Caire (cf précédent billet). Car le film peut aussi bien commencer par la fin que finir dès qu’il a commencé…

De Michael Cohen

Avec Michael Cohen et Emmanuelle Béart

Durée 1h28

En salle depuis le 26 mai



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