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Saint-Jean de Monts, Vendée occidentale, Loire méridionale. 7èmes REVEVIN, millésime 2010. Pot d'accueil des arrivants lointains, exténués d'avoir roulé toute la journée, parfois même en mode "conduite accompagnée". Plutôt envie de s'en jeter un derrière la cravate que de passer déjà en mode "dégustation on". Grâce à Jérémie Mourat, on va pouvoir faire les deux, en fait. Avant-première et dégustation de son premier millésime du Clos Saint-André, dans son Fief de Mareuil, où le nom de Mourat est plus que bien connu. Déjà 12 ans qu'il vinifie, notamment au domaine familial, célèbre pour sa cuvée Marie du Fou, et puis et puis... C'est fou! Recréer le vignoble originel du Clos Saint-André, totalement disparu, mais pourtant réputé être issu des meilleurs terroirs, ne fut pas une mince affaire. De la patience il a fallu. Grâce à Jérémie Mourat, le Clos-Saint-André ne mourira pas. Une telle virginité des sols, pendant plus de 40 ans, sur les plus beaux coteaux de l'appellation, il ne fallait pas trop la brusquer. Le bio s'est naturellement imposé, il eût été dommage de ne pas en profiter. Les vinifications se font en œuf Nomblot pour les blancs, en demi-muid pour les rouges. Sulfitage léger à la mise. Bouteilles bourguignonnes, étiquetées "Loire méridionale".
2009, premier millésime, et la qualité est déjà au rendez-vous. Une troisième feuille qui a éclos en année chaude, donnant des blancs de très haute maturité, récoltés à 14° potentiels, si ce n'est plus. Du chenin qui garde pourtant une énorme fraicheur, sur la cuvée Clos-Saint-André et même sur Les Terres-Quarts. Une mise récente, mais des vins déjà en place, assez séduisants. A ce stade, le Clos Saint-André l'emporte du fait d'une acidité mieux perçue, mais les Quarts, plus puissants et plus riches, devraient tenir la distance.
Le gros coup de cœur de cette intro revevineuse, en ce qui me concerne, ce fut sans nul doute pour Grenouillère 2009, une négrette même pas verte, au sujet de laquelle Jérémie avait quelques craintes du fait de la mise récente. Assez caractéristique du cépage, à la fois végétale et métallique, elle était toute imprégnée de gourmandise et de fraicheur. Il faut bien avouer qu'après le troisième double-magnum, les papilles commençaient à saturer un peu, mais, en attendant, la négrette s'était parfaitement requinquée de sa mise, tandis que les Revevineurs se mettaient une sacrée requinquée. Le Pinot ragoutant, nom local de cette variété de raisin que l'on trouve également à Toulouse, au Fronton de la négrette et de la violette, est effectivement plutôt ragoutant. On en boirait des litres!
Une chose est sûre, le Clos-Saint-André et la production de Jérémie Mourat seront à suivre avec attention. Il serait même avisé d'en mettre quelques bouteilles en cave, s'il y reste de la place, et encore du vin sur le marché. Allo, la Vendée?
Olif