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Nicolas Sarkozy au sommet social de l’Elysée : «la crise est derrière nous»… chômage en forte hausse en avril !

Publié le 29 mai 2010 par Kamizole

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Il n’y aura bientôt plus que François Fillon, Christine Lagarde, Xavier Bertrand ou quelques ânes aussi bâtés de l’UM/Posture que Frédéric Lefebvre et le Bécassin de l’Educ-Nat et néanmoins porte-parole du Gouvernement – Luc Chatel qui ânonne tout ce qu’on lui fait gober - pour croire les élucubrations mensongères de Nicolas Sarkozy. Ainsi, annonçant le 10 mai 2010 lors du sommet social de l’Elysée des mesures d’austérité drastiques coupant et taillant à la hache dans les diverses aides sociales en faveur des démunis en général et des chômeurs en particulier avec pour imparable argument : «la crise est derrière nous». Je m’intéresse à la politique depuis plus de 45 ans mais jamais n’aurais-je vu autant d’incompétence, de cynisme et de pur mépris pour ceux qui souffrent que réunis en Nicolas Sarkozy !

Pour dire les choses aussi crûment que je les pense, Nicolas Sarkozy, les chômeurs et plus généralement tous ceux qui souffrent de la crise, il s’en tape grave ! Du moment que le «bouclier fiscal est solidifié» - dixit l’inénarrable Frédéric Lefebvre cité dans un ironique billet de Robert Solé dans le Monde du 18 mai 2010 Levée de bouclier – et que les multimillionnaires sinon milliardaires du COUAC/40 continuent à engranger des salaires et autres avantages mirobolants. Sa seule préoccupation : 2012 quoi qu’il en puisse dire avec l’élégance d’expression qui le caractérise : «Y en a certains, à gauche comme à droite, qui passent leur temps à penser à la présidentielle. Vous ne croyez pas qu’ils ont autre chose à faire ! Moi, mon travail, c’est de sortir les Français de la crise», épinglé dans un article du Figaro sur la réforme des retraites où il dénonce les années Mitterrand.

«Sortir les Français de la crise» ? Non seulement avec sa politique d’austérité – véritable “purge” ultralibérale doublée d’une saignée qui comme les remèdes de Diafoirus & Purgon de Molière (Sarko & Fillon en duettiste) laissera le malade mourir… guéri ! - il ne nous en sort pas mais nous enfonce davantage dans le marasme le plus total. Lire à cet égard Joseph Stiglitz : “L’austérité mène au désastre” dans le Monde du 22 mai 2010. Prix Nobel d’économie 2001, c’est quand même une toute autre “pointure” que Nicolas Sarkozy !

Malheureusement pour lui, les faits comme les chiffres ont la malencontreuse idée d’être fort têtus. Il est d’ailleurs de notoriété établie qu’il tord toujours le cou aux chiffres dès lors qu’ils lui donneraient tort. Gène du mensonge ? En conséquence, je tombe ce matin en parcourant la newsletter de 20 minutes sur ce titre qui remet les pendules à l’heure Le nombre de chômeurs est en hausse en avril. Comment en serions-nous surpris quand chaque jour apporte des infos sur de nouveaux plans de licenciement et que la plupart des observateurs crédibles s’accordent pour admettre que quand bien même y aurait-il un léger regain d’activité, la “reprise” se ferait “sans emploi”… comme c’était déjà le cas avant le krach boursier du 11 septembre 2008. «L’emploi, voilà l’ennemi !» de l’ultralibéralisme dominant.

Or donc, le nombre de chômeurs de «catégorie A» – n’ayant exercé aucune activité dans les 30 derniers jours, selon la définition du BIT – a augmenté de 15.700 pour atteindre presque 2,7 millions, en hausse de 0,6% sur un mois et de 7,8% sur un an. Il atteint même quasi 4 millions (4,16 millions avec les DOM) en y incluant les personnes qui n’ont exercé qu’une activité réduite en avril – «catégories B et C», soit une progression de 0,9% sur un mois et 10,5% sur un an. Joli bilan !

Il touche toutes les catégories de demandeurs d’emploi quels que fussent les critères de sexe, les hommes : + 0,4 % sur un mois en catégorie A et + 2,9 % en catégorie A, B et C ou les femmes : + 0,8 % en catégorie A et + 0,6 % en catégorie A, B et C, ou leur âge, en notant toutefois que ce sont à la fois les moins de 25 ans (plus nombreux à travailler en CDD ou en intérim) : +1,4 % en catégorie A et 1,5 % en catégorie A, B et C et les seniors (50 ans et plus) : 0,8 % sur un mois en catégorie A et 0,7 % pour les catégories A, B et C, qui sont les premiers touchés par la crise…

C’est dire combien il est urgentissime de repousser au-delà de 60 ans l’âge légal de la retraite puisque les patrons licencient prioritairement les plus âgés ! Mon beau-frère avait 42 ans quand on commençait - il y a plus de 15 ans - à le considérer comme trop vieux dans la grande entreprise où il travaillait… Evidemment, une bonne qualification, beaucoup de savoir-faire et quasi 20 ans d’ancienneté, ça coûte !

On note de surcroît une aggravation du chômage de longue durée : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus atteindrait 1,39 millions en métropole, en hausse de 1,9 % sur un mois et de 31,3 % sur un an en catégorie A, B et C, alors que la durée moyenne d’inscription au chômage progresse pour atteindre 128 jours. Je ne saurais dire si les chômeurs en fin de droit qui étaient plus d’un million début 2010 sont pris en compte dans ces chiffres.

Signe indéniable que le plus fort de la crise est désormais derrière nous… Puisque Nicolas Sarkozy en a décidé ainsi. «Tout va très bien Madame la Marquise» ! Je vous fiche mon billet que ces réjouissantes nouvelles vont doper la Bourse lundi matin : «Le profit de l’un est dommage de l’autre» (Montaigne).

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