« Si vous nous accordez l'Euro 2016, cela nous fera bien plaisir. » Et à nous donc ! Il faudra quand même construire quatre stades de 50 000 places, en rénover huit autres et, bien sûr, comme l'Etat n'a plus un sou vaillant, ce sont les communes qui vont raquer et les contribuables des communes ou des agglomérations qui vont trinquer. Le maire de Strasbourg déclarait hier que sur 100 % de dépenses, l'Etat accorderait généreusement 10% de la somme nécessaire.
Après cela, Rama Yade peut se répandre sur les ondes pour se féliciter de cette grande victoire (cocorico !) qui a va donner du travail au secteur du BTP, créer 15 000 emplois pendant les phases de chantier et 4500 emplois durables. Et puis tout cet argent que les touristes-supporters vont laisser dans les restaurants, les hôtels, les bars…la France est la première destination touristique mondiale que diable !
Je ne veux pas jouer les rabat-joie mais le football c'est un drôle de sport. Les joueurs y sont hors de prix, leurs salaires mirobolants, les supporters dangereux, parfois racistes, souvent violents. Les droits de télévision atteignent des sommes folles et dans le moindre club du moindre championnat dit amateur, l'argent circule. Chaque dimanche, les arbitres se font insulter. Le sélectionneur de l'équipe de France parle pour ne rien dire, les joueurs disent quelque chose qu'on ne comprend pas. Si on ajoute le dopage, les matchs truqués et le rôle quelques fois suspect des agents, le tableau du football est bien noir.
Alors qu'on ait l'Euro, pourquoi pas ? Etait-il besoin de chanter La Marseillaise pour autant ? A entendre les maires de droite et les membres du gouvernement, il semble bien que la récupération du micro-événement soit totale. Un peu de décence tout de même !