En août 2009, aux Championnats du monde de Berlin, Caster Semenya a fait parler d’elle non pas en remportant la médaille d’or du 800 mètres (1’55’’45’’’), mais juste après. Deux jours plus tard, exactement, lorsque les médecins révèlent - lui révèlent - qu’elle est un homme. Sur le site de la fédération internationale d’athlétisme, l’athlète Sud-africaine de 18 ans est classée parmi les femmes.
De ce fait divers, Tania de Montaigne, journaliste et écrivain, tire une jolie nouvelle. L’héroïne s’appelle C. et sait bien qu’elle a toujours été une fille. Le sujet aurait pu s’avérer dangereux, Tania de Montaigne déroule l’intrigue avec beaucoup de finesse et de précautions. Et qu’importe qu’on connaisse la fin au début pour avoir lu la presse en août dernier.
Qui peut se sentir hermaphrodite ? Qui peut renier son genre non pas par choix, mais sur des considérations scientifiques abstraites ?
Les questions sont posées, et confèrent à l’universel. Le genre humain. Par définition, nous sommes tous concernés.
Avec ce joli texte, Tania de Montaigne redonne un visage humain à un personnage médiatique dont on peut avoir oublié qu’il n’est pas un monstre, mais bien un de nos semblables.
Et avec cet ouvrage, les Editions du Moteur changent de format, passant du long (vu avec Bernard, De naissance ou encore La longue nuit d’un repenti) au plus classique, bien que ces bouquins de démarquent toujours (ils sont plus petits que des poche, et le portrait Harcourt de l’auteur figure désormais en couverture). Je ne sais pas ce que je préfère moi, mais en tout cas, ma bibliothèque préfère le nouveau format, car rien ne dépasse !