On prend d'abord une police bien carrée, mais avec empattement. Déjà, cela fait un peu ouf et jeu vidéo ou calculatrice électronique. Ensuite, on utilise des signes de H4cK3r2 pour bien se faire comprendre. Comme le E s'écrit 3 en signes hackers, on emploie un E inversé (qui existe dans l'API), mais on trouve aussi un E latin ou cyrillique normal après. Le N inversé de l'alphabet cyrillique (lu comme un i normalement, puisque c'est à l'origine la lettre êta en grec) sert à figurer un N latin. Le A qui pourrait rester un peu normal devient un delta grec qui se lit D. Cela brouille les pistes : hackers, graffeurs, nostalgiques de l'Union soviétique ou de l'Antiquité grecque.
Le tout est assorti d'une petite étoile dans le D et dans le A (sous la forme d'un D) qui peut être aussi bien musulmane que soviétique ou étatsunienne. Jeux de miroirs aussi, les deux E sont opposés. Le D et le A échangent leurs valeurs selon les langues et ils contiennent tous deux la même étoile puisque ce sont des signes qui possèdent un oeil. C'est hum... sursignifiant. Comme l'affichage de têtes. Et puis le slogan apparaît un peu comme une sorte de décalque de Benneton United pour United Colors of Benneton. En anglais quand United est après le nom, il indique une raison sociale et il est alors distinct du nom, il n'en fait pas partie vraiment (tout comme en français dans le Café de la Gare et de l'Opéra réunis). On est trop dans le brouillage de codes, de langues, d'époques et de mondes culturels différents pour qu'un message clair apparaisse. Cela porte un nom : la saturation. Et je pense qu'accumuler les signes de manière aléatoire équivaut à leur ôter toute valeur. Mais peut-être était-ce cela le message ? Dire qu'un signe ne veut rien dire ou peut dire autre chose.