Je n'ai pas eu le temps de lire la nouvelle strategic review qui vient de paraître. Ce que j'en lis dans la presse française et anglo-saxonne m'amène à ces commentaires liminaires :
1/ Enfin, le constat qu'il ne peut y avoir de "guerre contre le terrorisme" (GWOT) : je l'explique à mes étudiants depuis trois ans (Victor peut en témoigner) : on ne fait pas la guerre contre une tactique. ça sera dans mon prochain bouquin en octobre (sur l'Otan).
2/ Donc, il faut nommer l'ennemi : va pour Al Qaida. Mais c'est insatisfaisant : il faut donc prendre également les têtes brûlées.
3/ Or, ces têtes brûlées existent aussi sur le territoire national (homeland) : le discours paraît prudent sur ce thème, au moins constate-t-il la réalité.
4/ Mais pas toute la réalité : le terrorisme des têtes brûlées n'est pas le seul fait des tenants du "terrorisme islamiste", mais aussi des radicaux identitaires "nationaux". Hors Twin towers, le plus grand attentat américain est celui d'Oklahoma city. Plus que twin towers, il s'agit de twin terrorists, qui se nourrissent l'un l'autre, sur fond de trouble identitaire. Et cela, la doctrine Obama ne le constate pas : elle ne peut aller aussi loin.
Il faut vraiment lire le bouquin d'Appadurai, que je signalais l'autre jour, et qui n'a pas suscité votre intérêt : vous devez vraiment le lire.
O. Kempf