Il est rare de tomber sur un polar captivant, crédible et cinématique. Il est aussi peu commun d’avoir affaire à une intrigue solide, sans temps mort ni cliché. Enfin, il est difficile de trouver dans le même ouvrage d’excellents dialogues ainsi que des personnages épais, complexes qui ne laissent jamais indifférent.
Mako rassemble toutes ces qualités, cela en est presque miraculeux.
Du viol de Lily à la sortie d’une boîte au dénouement, on traverse cette histoire en trombe à l’arrière de la VMax de Makovski, dit Mako, flic à la BAC (Brigade Anti-Criminalité).
Les premières lignes:
Lorsque Lily sortit du night-club, le froid de la nuit la saisit brutalement. Elle salua le portier d’un petit geste de la main. Le colosse, vêtu d’une parka de cuir noir, crâne rasé et regard épais, soufflait dans ses mains pour les réchauffer. Il répondit d’un hochement de la tête. Elle s’engagea dans la ruependant que, simultanément, les rumeurs de musique techno s’estompaient. Les premières respirations lui brûlèrent les poumons tant l’air était glacial. Elle frissonna, sa petite robe de stretch et son joli blouson d’été ne la préservaient pas des températures hivernales. Ses pieds, ankylosés parplusieurs heures de danse, la faisaient souffrir. Lily noua ses bras autour de sa poitrine pour atténuer la sensation de froid. Quelle soirée de merde ! Plusieurs types, alléchés par ses formes graciles et son maquillage exubérant avaient tenté leur chance. Que des pauvres mecs sans intérêt et sansdiscussion. Elle soupira, les Français étaient persuadés que toutes les filles des pays de l’Est étaient des putes. Elle se reprocha cette sortie en boîte. Non seulement elle avait dépensé une part non négligeable de ses maigres deniers, mais, en plus, elle sera fatiguée demain matin pour ses partielsde psychologie. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle ses copines avaient toutes refusé de sortir. "Quelle conne je fais" marmonna-t-elle.
Je remercie Fattorius pour son billet enthousiaste: Laurent Guillaume, 'Mako': 344 pages de muscles.
La note de L’Ogresse: