Il s’agit en l’occurrence de Higher Ground, paru sur l’album Innervisions en 1973.
Pour la petite histoire, Innervisions est l’un des deux albums « cultes » de Wonder, le second étant Songs in the key of life.
Alors me direz-vous qu’est ce qui fait que cet album est à ce point encensé ?
Et bien parce qu’il contient tout ce qu’un bon album devrait contenir (selon mes critères of course).
Une musique de grande qualité, recherchée et bien exécutée. Un chanteur qui fait ici des prouesses de sa voix (Stevie Wonder reçu d’ailleurs un Grammy pour cela en 1974), et une variété de thème.
En effet, sur les 9 pistes que contient l’album, le maitre parle de politique, de drogue, d’amour, de spiritualité…
Il s’offre aussi sur la dernière piste (He’s Misstra Know It All) une violente critique de Nixon, alors Président de l’époque.
Et c’est là aussi toute la force de cet album. Stevie Wonder montrait ici qu’il « voyait » bien mieux que ses contemporains, et que ses « visions intérieures » étaient bien moins floues et consensuelles que les leurs.
L’histoire du morceau est elle, très particulière.
Le morceau fut, de l’avis de Wonder, l’un des seuls qu’il ait conçu aussi vite.
Il écrivit les paroles, les musiques et enregistra le morceau en trois heures le 11 mai 1971.
Le chanteur avoua qu’il avait été curieusement inspiré, pressentant que quelque chose allait lui arriver.
Ce qui ne loupa pas puisque 6 jours après que la chanson fut sortie, Stevie Wonder fut victime d’un terrible accident de voiture qui le plongea dans le coma.
La légende raconte qu’alors qu’un de ses roadies lui chantonna Higher Ground à l’oreille, celui-ci se mit bouger ses doigts au rythme de la musique.
Il estima que, cette chanson lui sauva la vie, et lui permit de prendre conscience de bon nombre de choses vis à vis de son existence.
Les paroles peuvent être interprétées comme une volonté d’élévation spirituelle et une vision d’une deuxième chance donnée, mais aussi comme une recherche d’élévation sociale.
Cette deuxième hypothèse est sans doute la plus probable quand aux origines de la chanson (la première étant sans doute due à son contexte).
Une autre chanson socialement engagée (Livin’ for the city) figurant aussi sur l’album.
Niveau son, le morceau est très funky. A noter que Stevie joue de tous les instruments, à l’exception de la basse électronique qui fut utilisée par la production.
Idéal pour se réveiller ou se motiver, Higher Ground est une petite bombe soul/Rn’B à écouter sans modération… De même que l’album dont il est tiré.