PARIS - Le journaliste Guillaume Dasquié, co-fondateur du site Geopolitique.com, a été mis en examen jeudi soir par un juge d'instruction antiterroriste parisien pour avoir publié des informations classées secret défense, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.PARIS - Le journaliste Guillaume Dasquié, co-fondateur du site Geopolitique.com, a été mis en examen jeudi soir par un juge d'instruction antiterroriste parisien pour avoir publié des informations classées secret défense, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.
Placé en garde à vue mercredi à la DST, après une perquisition de son domicile, Guillaume Dasquié a été présenté jeudi soir au juge Philippe Coirre qui lui a notifié des poursuites pour "détention de documents classés secret défense" et "divulgation de fichiers ou de renseignements classés secret défense". Il est libre sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de mêmes sources.
La justice lui reproche la publication sur son site Internet de documents de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) issus du dossier d'instruction sur la mort du juge Borrel en 1995 à Djibouti.
Ces fiches portent notamment sur les "affaires" dans lesquelles le président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, aurait été impliqué avant son élection à la présidence de la République et sur le rôle qu'il aurait pu jouer dans un éventuel assassinat du magistrat français.
L'enquête porte également sur un article publié dans "Le Monde" du 16 avril dernier intitulé "11 septembre: les Français en savaient long", basé sur un rapport "confidentiel-défense" à "usage strictement national" de la DGSE, portant sur l'état des connaissances des services secrets français sur la nébuleuse Al-Qaïda en 2000 et 2001.
Dans un communiqué, Reporters sans Frontières a dénoncé jeudi soir les méthodes utilisées à l'encontre de M. Dasquié. "On ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites, au sein des services de renseignements ou d'un cabinet d'instruction, à un journaliste qui divulgue des documents méritant, en l'occurrence, d'être portés à la connaissance du public", s'indigne RSF. "M. Dasquié a fait son métier". AP