C'était un épouvantail.
Oublié dans les champs.
Champ déserter de toute sa récolte.
Même les oiseaux n'avaient plus peur de lui.
Une alouette avait fait de son épaule sa demeure.
Pauvre épouvantail.
Il se sentait bien inutile.
S'il n'avait pas eu son petit compagnon qu'il avait tant effrayé.
Mais voilà l'hiver qui s'annonce.
Et l'alouette partit vers des cieux plus cléments.
L'épouvantail se sentit bien seul.
Ses vêtements perdirent de ses couleurs.
Malgré le vent d'automne, il résista avant les grands froids d'hiver.
Après ce dernier, ses habits avaient pris de la noircissure.
Ainsi que la moelle de sa paille pourrie.
Après l'hiver blanc, l'épouvantail espérait une terre labourer.
Le temps se fit long, jamais plus la terre ne portera de récolte.
Un coucou profita d'un nid abandonner pour y couver ses petits.
Toujours son chapeau sur la tête comme unique protection pour les nouveaux nés.
Quelques curieux visiteurs prirent le drôle de bonhomme en photo.
Les saisons passèrent, l'épouvantail, toujours là, immobile.
Un oiseau laissa sa carte de visite avant de s'en aller à son tour.
Trouvant suffisamment d'humidité il en germait une capucine.
Donnant ainsi meilleure mine à notre ami des champs.
Déjà l'automne était là et le temps se fit bien long.
Notre épouvantail se mit à décliner.
C'est à cet instant qu'un couturier croissait chemin.
Voyant que ce malheureux ne servit à plus grand-chose.
Profite d'un temps moins humide pour emporter notre vieil ami.
Tout en prenant bien soin de son contenu.
Le couturier lui aussi bien seul, prit notre épouvantail comme hôte.
Lui offrit une place à proximité d'un feu bien protéger.
Comme le bon samaritain, il confia notre épouvantail au chaud.
Longtemps, il fallut pour qu'il soit consolidé.
Une fois bien sec, il put enfin être débarrassé de ses vieilles loques.
Et voici l'épouvantail mis à nu.
Toujours nu, dernière une vitrine, il prit place.
Pour être aussi tôt vêtu de vêtements flambant neuf.
Après un instant de honte, fièrement, il fit étalage.
Attirent vers lui, les passants qui le reconnurent.
Voilà notre épouvantail devenu mannequin.
Morale de l'histoire, ne baiser jamais les bras.
Jamais personne n'est inutile.
Tout problème trouve une solution.
Il suffit que quelqu'un vous tende les bras.
3090 OVERIJSE, le vendredi 28 mai 2010.
Thierry MAFFEI.