Equipement de la maison ici, équipement de la personne là, commerce alimentaire ici, « petit » commerce là…
Toute personne attachée à la liberté du commerce, liberté remontant au décret d’Allarde de 1791 et reconnue de valeur constitutionnelle a envie de s’exclamer : NON A UN GOSPLAN DU COMMERCE ! Ce secteur à mutation rapide a besoin de souplesse, même si une régulation est nécessaire pour veiller à ce que toutes les populations, jeunes, plus âgées, en centre-ville, en banlieue, ayant un véhicule individuel ou non puissent accéder à une offre commerciale diversifiée.
La réforme qui s’annonce avec la proposition de loi des Députés, MM. Ollier et Piron, se doit absolument d’éviter cet écueil qui serait dramatique pour le développement économique.
Cette réforme vise à intégrer l’urbanisme commercial dans le droit commun de l’urbanisme. Idée réaliste et adaptée à notre temps. Le commerce doit s’insérer pleinement dans la ville, avec ses quartiers centraux et périphériques, ses logements, ses transports, ses services, ses activités. Il est vecteur de lien social et de convivialité. Insérer le commerce dans son environnement est donc une idée forte et louable. Soutenons là, tout en mettant en garde contre les excès d’une planification des implantations commerciales. Réguler n’est pas systématiquement interdire ni opposer les commerces les uns aux autres. Réguler c’est garantir une répartition territoriale harmonieuse de ces implantations pour la satisfaction de ceux qui vivent, travaillent dans la cité, la visitent ou y étudient.
Le débat parlementaire qui s’engage en juin sera l’occasion de poser ces questions essentielles. La CCIP a pris très en amont une part active à ce débat, en adoptant le 27 mai dernier un rapport dont le fil conducteur pourrait se résumer ainsi : entre liberté et régulation, le point d’équilibre n’est pas aisé à trouver, une telle ambition exige audace et sagesse !