Le pari est déjà réussi pour le premier volet présenté du 1er avril au 10 octobre 2010, mettant à l’honneur les seventies caractérisées par l’étendue du phénomène « Prêt-à-porter », et les années 80, synonymes d’indépendance et d’autonomie de création tour à tour festive ou débridée.
Outre la qualité des pièces présentées, c’est bien l’originalité de la scénographie qui retient l’attention du visiteur : un parcours à la fois chronologique et thématique, créateur par créateur, qui tente de reproduire le feuilletage d’un magazine de mode mêlant images fixes (collections sur mannequins), et animées (vidéos des défilés), associées à des planches d’articles (signalétique sur de grands panneaux de médium). Ainsi, le public découvre successivement les collections emblématiques de chaque créateur tutélaire (Yves Saint Laurent, Sonia Rykiel, Cacharel, Kenzo, Thierry Mugler…) et leur impact sur l’évolution du vêtement. Il peut observer les collections présentées en mouvement en visionnant les archives de défilés, parfois véritables shows chorégraphiés et pleins d’humour. De quoi nous faire oublier pendant quelques minutes les défilés actuels, ressemblant bien souvent à une parade inquiétante de mannequins aux visages cadavériques…
Encore une fois, les Arts Déco se distinguent par cette exposition largement documentée, qui égraine des pointes d’originalité tout au long du parcours : mannequins et soclages variés, composition des vitrines diversifiée et innovation dans la signalétique. Tandis que l’exposition consacrée à Madeleine Vionnet cet hiver privilégiait des « cartels diaporama » sur cadres photo numériques (rappelons-nous cette magistrale forêt de robes), les concepteurs de cet événement ont opté ici pour des cartels moins formels et davantage esthétisés faits de papier de soie jeté « négligemment » au pied des mannequins. Seul petit bémol : les grands panneaux de signalétique au sein des vitrines qui demeurent parfois cachés par les pièces présentées, rendant la lecture difficile. Certes des fiches de salle sont prévues mais il n’est pas aisé de les déchiffrer dans la pénombre.
Toutefois, cette exposition est à voir à tout prix pour les passionnés d'arts déco et de mode !
Pour aller plus loin :
http://www.tdg.ch/actu/culture/paris-fait-histoire-ideale-mode-contemporaine-2010-05-03
A lire :
Olivier Saillard, Histoire idéale de la mode contemporaine, Les plus beaux défilés de 1971 à nos jours, Paris, Textuel, 2009, 445 p.