Ta clarté montre la voie (Jean Joubert)

Par Arbrealettres


Sur l’étang passent les chasseurs
que nos coeurs voulaient oublier
mais qui n’oublient ni la mort
ni le temps des voix brisées.

Délace ta robe noire,
jette aux rives le satin
qui dérobe leur victoire
à ces tueurs incertains.

Baigne ton corps dans le reflet
de la haute futaie d’azur,
et qu’aux branches emmêlées
s’emmêle ta chevelure.

Tu es l’ordre, le silence,
l’orage sous la toison,
et le feu de sang qui dort
dans la gorge des buissons.

Sur l’eau sombre où tu glisses,
ta clarté montre la voie.
Les chasseurs et les supplices
s’enlisent au fond des bois.

(Jean Joubert)