Les élections régionales en Languedoc-Roussillon

Publié le 06 mars 2010 par Vindex @BloggActualite

Depuis le début de la campagne des régionales, nous parlons beaucoup de cette région où la campagne est pour le moins croustillante. Il nous a donc semblé logique d'écrire quelques mots à son sujet.


Le 14 et 21 mars prochain, vous irez votez (j’espère) pour élire vos conseillers régionaux. Je vais parler dans cet article d’une région dont on a beaucoup entendu parler ces derniers temps : le Languedoc-Roussillon. Cette région se situe au sud de la France, le long du Golfe du Lion. Elle regroupe les départements des Pyrénées Orientales, de l’Aude, de l’Hérault, du Gard et de la Lozère. La préfecture est Montpellier dans l’Hérault.

Celui qui a fait parler de lui s’appelle Georges Frêche. C’est le président sortant et président de l'agglomération de Montpellier, contesté pour sa manière jugée autoritaire de gérer la région et pour ses propos dont certains lui ont valu son exclusion du PS en 2007 après des propos controversés. Il avait notamment traité de "sous-hommes" des harkis et s'était aussi étonné de la proportion de Noirs dans l'équipe de France de football. Il reste cependant incontournable, contrôlant l'appareil du PS dans la région, mais aussi par un bilan, que ses adversaires internes reconnaissent comme bon. Il a d'ores et déjà reçu l'appui du MRC, du PRG et surtout de la fédération de l'Hérault de CPNT, une des principales de France qui refuse l'alliance avec l'UMP engagée au niveau national par Frédéric Nihous, son candidat à la dernière présidentielle.

Il est par ailleurs en négociation avec les communistes locaux, dont le vice président est Jean-Claude Gayssot. Ceux-ci ne sont pas tous sur la même ligne que la direction nationale hostile à Frêche.

Jean-Louis Roumegas, porte-parole des Verts et conseiller municipal de Montpellier (les Verts s'y sont présentés seuls au second tour des municipales) sera peut-être une des surprises de ce scrutin s'il rallie tous ceux à gauche qui s'opposent à Frêche.

Après les propos concernant la « tête pas très catholique » de Fabius, Martine Aubry, première secrétaire du PS, a décidé de présenter une liste socialiste soutenue par le parti avec pour tête de liste l’actuelle maire de Montpellier, ancienne co-listière de Georges Frêche, Hélène Mandroux. On peut se demander si cette liste n’était pas déjà méditée avant la dernière boutade de Georges Frêche.

Son principal adversaire est le sénateur maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, qui pourrait profiter de la division à gauche. Cependant il est affaibli par la dissidence de Christian Jeanjean, maire de Palavas-les-Flots, battu aux primaires UMP de mars dernier, mais qui part tout de même avec le soutien du CNI et de DLR (mouvement de Nicolas Dupont-Aignan).

Le FN présente France Jamet, veuve de la tête de liste en 2004, mais elle sera concurrencée par une liste d'identitaires appelée Ligue du Midi, menée par Richard Roudier. Cette Ligue, ne s'appuie pas sur des élus bien implantés, ce qui devrait limiter son impact sur le score du FN.

Résultats des élections de 2004 :

Parti

1er Tour (score en pourcentage)

2ème Tour (score en pourcentage)

Gauche Unie

36,32

51,17

UMP

24,23

33,11

FN

17,17

15,72

UDF

5,7

-

CAP 21

4,8

-

LO-LCR

4,7

-

Régionalistes

1,27

-

MNR

0,81

-

Selon une enquête BVA pour la Gazette de Montpellier, réalisé les 18 et 19 février auprès d'un échantillon de 808 personnes, Georges Frêche est toujours donné gagnant, dans tous les cas de figure, au premier et au second tour des élections régionales de mars.

Parti

1er Tour (score en pourcentage)

Georges Frêche (DVG)

32

Raymond Couderc (UMP-NC)

26

J-L Roumégas (Verts-EE-Cap 21)

10

Hélène Mandroux (PS)

9

France Jamet (FN)

8

René Revol (NPA-PC-Front de Gauche)

7

Patrice Drevet (AEI-GE)

4

Christian Jeanjean (DVD)

2

Liberto Plana (LO)

2

Avec cette configuration, la victoire devrait revenir logiquement à Georges Frêche au second tour. Cependant, si le PS réussit à passer au-delà des 10 pour cent, on peut s’attendre à ce qu’il soit dangereux en attirant les reports de Lutte Ouvrière, de l’alliance NPA-Front de Gauche. Cela ne serait pas suffisant mais si le PS fusionne alors avec les Verts, ils pourraient avoir le report de l’AEI-GE.

Tout semble indiquer une victoire de Frêche. C’est d’ailleurs notre pronostic. Mais en politique, la victoire se joue le jour des élections et les sondages sont insuffisants. Attendons donc le 14 mars puis le 21 pour y voir plus clair. Il semble en revanche sûr que l’UMP ne récupérera cette région.

Florian Thomas.