Au Zimbabwe, la nouvelle Constitution du pays ne reconnaîtra pas les droits des homosexuels.
C’est ce qu’a fait savoir le responsable de la commission chargée de la rédiger.
Munyaradzi Paul Mangwana, qui préside les travaux de la nouvelle Constitution du Zimbabwe, a en effet déclaré que l'homosexualité était "contre l'éthique et la morale de la nation".
Il a ajouté qu'il était primordial pour le Zimbabwe de se concentrer sur le développement et non sur de "bizarres cultures occidentales".
Il a affirmé pour fermer tout débat constitutionnel sur les questions LGBT alors que certains groupes de pression souhaitaient voir inclus les droits des homosexuels dans la nouvelle Constitution, "Le Zimbabwe, en tant que nation, est guidé par la morale traditionnelle et notre rôle n'est pas de recueillir des avis sur la nécessité de telles pratiques inhumaines".
En effet, les équipes qui doivent être dépêchées auprès de la population à partir du 15 juin ne discuteront pas des droits des gays et des lesbiennes.
Autant le Président Robert Mugabe que le Premier ministre Morgan Tsvangirai sont ouvertement et résolument homophobes.
Robert Mugabe avait déjà fait savoir qu'il était personnellement opposé à l'intégration des droits des homosexuels à la nouvelle constitution du pays.
Il avait affirmé "Ceux qui s'adonnent à des comportements homosexuels sont des malades mentaux. Nous ne pouvons pas le faire (légaliser l'homosexualité) ou les morts se retourneraient dans leurs tombes".
La nouvelle Constitution est en cours d'élaboration en vertu d'un partage du pouvoir entre les différents courants politiques.
Les associations LGBT voulaient en profiter pour qu’y soient intégrées la reconnaissance et la protection de leurs droits.
L’association Gays and lesbians of Zimbabwe (Galz) prépare une réunion extraordinaire pour déterminer comment riposter.
Rappelons que la sodomie est illégale au Zimbabwe.
Les gays et lesbiennes sont pourchassés dans tout le pays, et tous les prétextes sont bons pour les arrêter et les condamner.
Vendredi 21 mai, la Police zimbabwéenne a mené un raid dans les locaux de l’association Galz, à Harare, la capitale.
Elle a saisi du matériel informatique et des documents.
Et elle a surtout arrêté deux militants de l'association, Ellen Chademana et Ignace Mouhambi, employés de l'organisation.
Ellen Chadehama, qui serait diabétique, et Ingatius Mhambi ont été inculpés de possession présumée d'"images indécentes", et de drogues dangereuses.
Les deux militants s'attendaient à être libérés sous caution mardi 25 mai suite à leur arrestation, mais de nouvelles accusations ont été portées contre eux.
Leur avocat, Maître David Hofisi, membre des Avocats du Zimbabwe pour les droits humains (Zimbabwe Lawyers for Human Rights, ZLHR), a fait savoir qu’on leur reproche de "saper l'autorité du Président".
Il a indiqué que la police a ajouté une accusation d'"insulte au Président".
En cause, une lettre dénonçant l'homophobie de Robert Mugabe signée de l'ancien maire de San Francisco, Willie Lewis Brown Jr, qui aurait été affichée dans les bureaux de l'association.
La Police prétend avoir confisqué deux cassettes vidéo pornographiques dans les bureaux du Galz, ce qui signifie que chacun des deux accusés pourrait risquer un an de prison s'il est reconnu coupable.
Ces persécutions d’État contre les homosexuel(le)s incitent ouvertement la population à la violence.
Les lynchages sont courants et même le fait d’être soupçonnée d’être homosexuel terrorise les gays et lesbiennes du pays, qui doivent se cacher.
Seigneur, pourquoi toujours la haine?