Ce mois ci c’est « Vertumne et Pomone » de Nicolo dell’Abate qui fait l’actualité. Il fut peint vers 1550 par un disciple de Francesco Primaticcio, dit « le Primatice » venu en France participer à la décoration du château de Fontainebleau.
Le tableau s’inspire d’une histoire racontée par le poète Latin Ovide dans les « Métamorphoses ». La nymphe Pomone était passionnée de jardinage au point de s’être enfermée dans son verger pour échapper aux avances des hommes et des faunes. Le dieu des saisons et des arbres fruitiers, Vertumne, en était tombé éperdument amoureux, mais comment approcher cette nymphe « asexuelle » qui refusait tout contact avec les hommes ? Il eut alors l’idée de prendre l’apparence d’une vieille femme pour complimenter Pomone sur ses arbres et ces fleurs (à peu de choses près c’est l’idée reprise par les innombrables émissions sur la « déco » et le jardin qui fleurissent sur nos écrans…). Une fois dans la place Vertumne raconta alors l’histoire d’Anaxarète une belle jeune fille, aimée du berger Iphis, mais qui resta indifférente. Désespéré, Iphis se pendit et Anaxarète ne fut même pas émue lors des funérailles de son soupirant. Pour la punir Aphrodite, la déesse de l’amour, la changea en pierre alors qu’elle regardait par curiosité le cortège de l'enterrement de son amoureux passer sous sa fenêtre. A la fin de son récit Vertumne se montra sous son véritable aspect, celui d’un beau jeune homme, et Pomone accepta son amour. Pour ma part je me demande si Pomone eut le « coup de foudre » ou peur de se faire transformer en statue
La scène se situe au moment où Vertumne s’est introduit chez Pomone et joue sur le contraste entre la beauté de la nymphe accoudée à sa fontaine, nue sous quelques voiles transparents, et l’aspect ingrat de Vertumne … qui néanmoins approche sa main. L’histoire de Vertumne et Pomone était très prisée à l’époque et fut reprise par de nombreux artistes. François Ier avait demandé que ce thème fasse partie du décor du château de Fontainebleau.
Le tableau du mois est exposé au 2e étage de l’aile Richelieu en salle 17.