Mobilisation pour l’avenir des retraites: je ne veux pas être la génération sacrifiée

Publié le 27 mai 2010 par Dornbusch

La journée d’action intersyndicale du 27 mai, soutenue entre autre par le Parti Socialiste, a été un succès qui montre que les salariés français seront prêts à se battre contre une réforme des retraites qui s’opérerait à leur dépens.

Le blog du PS de Fontenay reprend en détail le projet du Parti Socialiste dont je rappelle les 4 priorités:

> Garantir le niveau de vie des retraités, menacé par les réformes de 1993 et 2003, qui n’ont rien réglé.

> Faire une réforme juste, en mettant à contribution tous les revenus, y compris ceux du capital; en prenant en compte la pénibilité; en maintenant l’âge légal de départ à 60 ans.

> Faire une réforme durable, avec un financement qui pérennise notre système par répartition,

> Des garanties collectives pour davantage de choix individuels, dans un cadre universel, solidaire et protecteur qui prenne en compte les parcours personnels

Au dela des chiffres voyons quels sont les grands débats:

  • tout d’abord un débat sur le partage de l’effort entre les entreprises et les salariés. Le Projet de la droite, repousser l’age de départ et allonger la durée de cotisation consiste tout simplement à faire porter la quasi totalité de l’effort sur les salariés. Les entreprises, surtout les grandes qui dégorgent de profit, n’assumeraient aucun effort, pourraient continuer à accumuler les bénéfices et à les reverser à leurs actionnaires. La mauvaise pente du partage de la valeur ajoutée au profit des bénéfices et des actionnaires et au dépens des salariés se prolongerait. Le projet du Parti Socialiste qui propose de taxer les profits des entreprises  mais aussi d’augmenter les cotisations SALARIALES et PATRONALES répartit de ce point de vue l’effort
  • un débat plus masqué, lancé maladroitement par Terra Nova, sur le partage de l’effort entre générations. J’ai vaguement l’impression que ma génération pourrait être la “grande sacrifiée” de l’ensemble des réformes lancées depuis 17 ans. Je le dis à moitié en plaisantant, mais quasiment le lendemain du premier jour ou j’ai commencé à travailler en 93, la durée de cotisation était allongée de 2,5 ans (de 37,5 ans à 40 ans) par le maître à penser de N. Sarkozy, M. Balladur. Depuis j’ai “repris” 1,5 ans en 2003, je suppose que si la réforme actuelle aboutit je vais “reprendre” encore 1 ou 2 ans. Ca veut dire qu’en 16 années de travail, la retraite aura reculée de 5 ou 6 ans !! Ca se passe de commentaire. C”est un peu la course sur un tapis roulant qui avance à reculons. Donc on comprendra que les personnes de ma génération imaginent nécessairement qu’il serait bien que les générations précédentes prennent également leur part de l’effort.
  • un autre débat un peu masqué, “de classe”. La “retraite à 60 ans” ne concerne en fait que les personnes qui ont commencé à travailler jeune, avant 20 ans de facto, et donc a priori peu diplômés et exerçant a priori des professions peu qualifiées. Défendre la retraite à 60 ans c’est donc défendre le droit pour les salariés du “bas de l’échelle” de ne pas travailler plus que les autres, de ne pas payer une “double peine” en ayant commencé tôt et dans des conditions dures tout en devant rester plus longtemps pour atteindre ce fameux seuil. Donc conserver pour ces travailleurs le seuil de 60 ans est indispensable.

On reviendra évidemment très largement sur le débat des retraites dans les mois à venir mais les solutions apportées à ce triple conflit devront trouver une juste solution.

David Dornbusch

Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois – Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)