Mes Chers Compatriotes,
Pendant que Cécilia est en révision-graissage-vidange, il a bien fallu qu'il s'y colle ! Nicolas Sarkozy a fauché la place de Chavez et s'est auto-proclamé médiateur-libérateur des otages colombiens. Enfin… "des"… Suivez mon regard… les bouseux de la pampa otages modèle standard qui ont eu l'infortune de se faire attraper par les rebelles peuvent crever la gueule ouverte ne sont pas sa préoccupation première.
Lui, ce qu'il veut c'est libérer Ingrid, la jeter dans un avion et l'emmener directement chez Prada pour une conférence de Presse. Puis, grand concert gratuit sur l'Esplanade des Droits de l'Homme Médiatique, au Trocadéro. Larmes de crocodiles importés spécialement des eaux agitées du Rio Sarko qui traverse la jungle sud-américaine (ils seront transformés en mocassins Gucci ultérieurement). Peoples branchouilles habituels, indignation d'Emmanuelle Béart (Joan Baez s'excuse : 1. Elle est déjà en main avec Guantanamo et Guantanamera ; 2. Elle n'en n'a rien à secouer), Depardieu sur l'évier (il a prévu de tenir le bar), Philippe Thoreton en tête de cortège pour que Claire Chazal soit obligée de le voir au 20 heures, lodens, pompes de chez Weston, foulards Hermès, écharpes en cashmere, tout beau, tout bien.
Mais une chose me frappe : après le Grenelle de l'Environnement, il faudrait peut-être monter le Grenelle de la prise d'otages. En effet, au Tchad on a récupèré les journalistes pour les faire adopter par des journaux télévisés français et les autres ont sombré dans l'oubli le plus opaque. En Colombie ça ne m'étonnerait qu'à moitié que ça prenne le même chemin (un sentier lumineux, pour les caméras) : on exfiltre Mémère la nôtre et les autres restent pour servir d'engrais à la selve luxuriante des ces contrées isolées. Tout cela n'est pas très écologique. On sait qu'un sac plastique abandonné dans la nature met des dizaines d'années à disparaître, mais un otage ? Quelle est sa demi-vie (la période après laquelle 50% du volume de l'otage ont disparu) ? Il faudrait obliger les négociateurs à ramasser derrière eux, sinon ça va vite faire dépotoir. Vous êtes priés de laisser cette jungle aussi propre en sortant que vous eussiez aimé la trouver en entrant. Cécilia - elle au moins - ramenait tout le monde.
Ou alors, avant d'envoyer des candidats politiques, des journalistes, des membres d'ONG et autres rigolos dans des coins à risque, il faudrait leur faire passer un certificat de recyclabilité. Ils s'engageraient à disparaître des camps révolutionnaires et des médias au bout d'un temps prédéterminé. Ces écolotages porteraient un badge spécial destiné à les signaler à l'affectueuse attention des kidnappeurs.
Vous voyez qu'on a des idées à ma fondation de protection de la pas nette Planète. Ôtez-moi d'un doute : il y a des pygmées dans la jungle colombienne ? Non ? Pas encore ?
Bien à vous,
Jacques
Les nouveaux montages sont dans l'album 02.
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