Un article paru dans le NY Times revient sur la popularité des sites sociaux et sur la notion d’ami.
Des chercheurs travaillent actuellement à l’exploration des liens qui peuvent exister entre réseaux sociaux online et anciennes sociétés tribales.
Et étonnamment, l’apparente modernité des réseaux renvoie bien souvent aux modes de fonctionnement sociaux qui régissaient les anciens groupes tribaux.
Michael Wesch, professeur d’anthropologie culturelle, après avoir passé deux années à vivre au sein d’une tribu de Papous en Nouvelle Guinée, applique désormais les mêmes techniques ethnographiques aux rites en cours sur Facebook.
Il note ainsi que dans les cultures tribales, l’identité d’une personne est définie en très majeure partie par la perception qu’en on les autres individus. Vous n’êtes donc pas ce que vous pensez être mais au contraire ce que les autres pensent de vous. Avec un effet cumulatif qui valorise le fait que beaucoup de personnes vous connaissent, ou pas, et en bien ou en mal.
Dans Facebook, c’est pareil, les membres définissent leur identité par la densité et la qualité de leur réseau d’amis. L’individu se définit non plus seulement par ses qualités propres, mais aussi par les qualités des amis qu’il peut revendiquer.
Autre parallèle intéressant, les rituels de dons. Je ne reviendrais pas sur le Potlach, mais finalement, l’échange permanent de visuels, applications entre amis sur Facebook, revêt le même rôle : resserrer les liens qui unissent plusieurs individus.
Bref, la « modernité » serait plus « sauvage » qu’il n’y parait.
En prime, une petite vidéo du même Wesch sur les modalités de recherche, tri, création et partage des informations.
visuel: installation d'Urs Fischer