Dimanche 30 mai se déroule le premier tour d'une élection législative partielle dans le Sud Isère. Le scrutin semble s'annoncer plus serré que prévu.
La politique est trop souvent fâchée avec les réalités.
La réalité électorale de la circonscription du Sud Isère est un profil politique équilibré.
Ce constat repose sur des éléments précis :
- en 1986, quand Charles Pasqua propose le découpage comme Ministre de l'Intérieur, ses propositions ne suscitent pas de vague d'opposition dans l'agglomération Grenobloise. Pourquoi ? Parce que chaque composante politique majeure y trouve son "intérêt". La droite peut compter sur un terrain privilégié avec Grenoble-Meylan. Le PS a "sa" circonscription avec Grenoble-Sud tandis que le PCF a aussi "sa" circonscription avec Echirolles-St Martin d'Hères-Vizille. La 4ème ciconscription est alors présentée comme "jouable pour tous".
Le retrait de Fontaine et de Vizille, qui composaient avant 1986 la 4ème, rouvre le jeu.
Bien davantage, sur ces bases, il est alors indiqué que la circonscription serait passée à droite dès 1978 où sans Fontaine et Vizille, les candidats d'alors (Gimel et Simiand) auraient gagné par 53/47 le député sortant PCF.
- Ce constat correspond aux réalités électorales ultérieures. La 4 ème circonscription est composée de 10 cantons. Jusqu'au début des années 2000, l'actuelle opposition départementale a compté 8 conseillers généraux sur 10.
Il y a aujourd'hui seulement 6 conseillers généraux de gauche sur 10. Dans les Communes, il en est de même. Dans les cantons urbains, Seyssinet est DVD là où Seyssins est de gauche. Dans le canton de Vif, il y a 3 Communes sur 6 très engagées politiquement avec des maires sarkozystes militants (claix, varces, vif). Dans les autres territoires, les mairies chefs lieux de canton sont très souvent à droite : Clelles, Villard, Bourg d'Oisans, La Mure ...
- Lors de la présidentielle 2007, Sarkozy a été majoritaire sur la circonscription au second tour (52/48).
C'est parce qu'il s'inscrivait en contre-sens de cette réalité électorale de base que Didier Migaud a souvent été présenté comme un "phénomène" contre-balançant par son poids personnel une réalité politique moins solide.
Si la circonscription avait été fortement de gauche, où aurait résidé alors le "poids personnel" du député d'alors ?
Par conséquent, le scrutin de juin 2010 doit marquer un retour aux bases classiques c'est à dire un score très serré.
Parce que ces bases classiques doivent conduire à un score très serré, toute modification par rapport à ce marqueur donnera des enseignements politiques forts :
- ampleur des actuelles nouvelles divisions au sein du PS,
- poussée éventuelle du FN dans l'urbain comme impact du climat actuel d'ultraviolence,
- réussite de la campagne "sans étiquette" du candidat UMP,
- poussée des écolos dans le rural,
- poids des appels aux votes exprimés par des élus locaux,
...
La 4ème circonscription du Sud Isère retrouve sa "vocation de départ" lors de sa création en 1986 : être ouverte à la victoire de chaque candidat. Une réalité électorale qui semble inquiéter le PS à quelques jours du vote. Martine Aubry est annoncée pour une visite de soutien.