Nous vivons menu, nous pensons brouillard (Jean Joubert)

Par Arbrealettres


“Nous vivons menu, nous pensons brouillard,
Nous aimons les danseuses roses sur des cordes
Et les charmeurs de serpents pourvu qu’ils soient en cage,
Nous aimons l’amour aux nuits des boudoirs,
Le ventre de soie des femmes fragiles.

Le reste ne nous intéresse pas!
Nous ne voulons pas savoir, pas savoir, pas savoir …
D’ailleurs, nous savons tout, c’est bien connu:
Nous payons des gens pour penser.
Nous pensons nous-mêmes, le dimanche soir, de huit à neuf,
Après la charmante promenade en famille vers les abattoirs.

Nous pensons, nous pensons et c’est terrible!”

(Jean Joubert)


Illustration: Fanny Verne