Yacoub est un Gitan, un vrai, élevé à la dure dans le respect des traditions de son peuple. Mais attention, Yacoub a deux particularités. Tout d’abord, il vit en l’an 3159, à une époque glorieuse où l’humanité a conquis l’espace et colonisé de nombreuses planètes. Ensuite, il est le roi du peuple des Gitans, élus par les siens et responsable de leur politique. Mais sur un coup de tête, Yacoub a tout plaqué, les responsabilités comme les honneurs, pour aller s’exiler sur une planète glacée aux confins de la galaxie. C’est l’occasion pour lui de faire un bilan sur sa vie et de se préparer pour ce qui l’attend. Car les Gitans de cette époque sont des acteurs incontournables pour l’expansion de l’humanité : nomades depuis toujours, eux seuls arrivent à maîtriser le voyage dans l’espace…
Difficile de résumer ce roman qui est très riche et bourré de trouvailles. Tout d’abord, le personnage principal est un homme aussi charismatique qu’imprévisible, et il ne faut pas longtemps avant de s’attacher à lui. A tel point que comme dans le roman, tout le monde aurait envie d’être l’ami de Yacoub ! Grand amateur de bonne chère et de belles femmes, ce roi des Gitans peut néanmoins être impitoyable et méprisant avec les « Gadjis », c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas gitans.
Même si l’histoire est centrée sur Yacoub, et racontée à la première personne, les personnages secondaires sont loin d’être inintéressants. Ainsi, de nombreux hommes et femmes croisent le chemin du héros à divers moments de son existence, et c’est chacune de ces rencontres qui va faire de lui l’homme qui est devenu.
Enfin, mis à part les personnages, l’histoire en elle-même est passionnante à plusieurs niveaux. Tout d’abord pour la découverte de cet univers gitan fantasmé, mêlant habilement vrai folklore et science-fiction, qui a énormément de charme. Ensuite pour le côté politique et les luttes de pouvoir de ce monde aux nombreuses planètes.
Bref, L’étoile des Gitans est un roman aux multiples facettes, à l’image de ce héros gitan insaisissable, tantôt conte initiatique, tantôt fable politique, sur fond de Space Opera. Il saura plaire aux plus nombreux, et l’optimisme omniprésent mais jamais écœurant (Silverberg n’est pas Bernard Werber) fait qu’on referme le livre avec un sourire aux lèvres et la sensation d’avoir passé un très bon moment.