Journée de repos aujourd'hui.
17h10. Je n'ai pas fait grand chose. Je devais passer à la banque, m'occuper de paperasses, faire un peu de sport et appeler ma soeur en Angleterre. Pas la force. Les horaires du boulot m'épuisent. Trois jours seulement après la reprise, je suis déjà fatigué. Faut vraiment que j'apprenne à me coucher plus tôt la nuit. A ce rythme là, je ne tiendrai pas le coup. Quand je pense qu'il me reste encore au moins trente ans de travail avant d'être à la retraite. Déprimant.
En ce moment, je suis chez ma mère. Je garde la maison. Elle est à l'étranger. Pour trois semaines.
C'est quand même une organisation que d'être partagé entre autant de domiciles. C'est peut-être pour cela que je me trimbale toujours avec un grand sac. J'y mets un peu de ma vie dedans. Comme un escargot avec ses affaires sur le dos. Le terme sans domicile fixe me convient bien je crois.
Chez ma mère, c'est chez moi. Chez Pascal, c'est chez moi. Chalaux aussi, c'est chez moi. Et pour aller plus loin, au vu du temps passé au boulot, le foyer, c'est également en quelque sorte un peu chez moi...
Mais aujourd'hui, mon chez moi, c'est à Lognes.
C'est donc ma journée de repos. Et je n'ai pas fait grand chose. Dehors, de toutes façons, il fait moche. Alors je suis cloîtré là, dans ma chambre. Toujours en pyjama, les cheveux ébouriffés, les jambes anesthésiées par l'inactivité. Je traîne, comme une vieille loque inerte.
Ma seule force, me nourrir. Un peu. Et puis fumer. Ça n'épuise pas, fumer. Il y a bien le zippo à allumer, puis le mégot à écraser, mais ça va. Je gère. Sans trop de difficultés. Quoique.
De toutes les manières, une journée de repos, c'est fait pour ça. Se reposer. Ne rien foutre. Pas de quoi en faire un drame. Ni culpabiliser.
J'ai faim. Et un début de torticolis. C'est chiant. Mais c'est pas grave. Va pour une cigarette.
C'est beau, le bruit d'un zippo lorsqu'en frottant la molette contre la pierre cylindrique, l'étincelle au contact de l'essence s'enflamme...