La mauvaise conjoncture économique a fortement pesé sur la productivité française. En raison d’un modèle social peu flexible, les entreprises européennes ont effectué peu de coupe dans leur effectif en comparaison de leurs homologues américaines. En France, les intérimaires et les CDD ont été les premiers touchés. À effectif stable ou en légère baisse, les productions des sociétés se sont effondrées. Résultat, leur productivité en a pris un coût. En France, dans le secteur industriel, elle a ainsi chuté de 3 % en deux ans.
Néanmoins, cette tendance conjoncturelle ne doit pas cacher l’évolution structurelle. Sur le moyen terme, la productivité française augmente. Selon l'Insee, elle a progressé de 3,5 % par an entre 1997 à 2006. D’autant plus que la productivité devrait rapidement repartir à la hausse.
La productivité devrait progresser de 4 % d’ici à 2012
La reprise remplit de nouveau les carnets de commande. Entre mars 2009 et mars 2010, la production industrielle a progressé de près de 7 % dans la zone euro. Et les entreprises devraient tarder avant de réembaucher. Elles vont profiter des réorganisations effectuées lors de la crise pour tirer leur productivité vers le haut. Selon Natixis, elle devrait progresser de près de 4 % d’ici à 2012.
Pourtant, pas sur que cette hausse de productivité suffisse à rendre la France de nouveau compétitif. Le coût horaire dans les pays émergent représente, en moyenne, 20 % de celui pratique en France. Autrement dit, il faudrait que les ouvriers soient plus de cinq fois productifs que leur homologue étranger pour « justifier » leur salaire…