Le chef d'oeuvre de Noureev "La Bayardère" continue de triompher après de multiples reprises. On se souvient que le génial danseur et chorégraphe qui avait dansé l'oeuvre en 1959 avait récupéré en Russie la partition de Ludwig Minkus sur le ballet de Marius Petipa (auteur de Giselle, la Précaution inutile et autres chorégraphies à succès). Cette" Bayadère" qui mobilise un corps de ballet entier (et même des enfants de l'Ecole de danse)contient des moments d'une modernité inouïe comme ce défilé de 32 ballerines descendant un praticable avant d'ondoyer dans une symétrie parfaite sur le théâtre d'ombres du troisième tableau. Les étoiles de l'Opéra de Paris se succèdent pour interpréter en alternance les rôles phares. Ce soir-là, Jéremie Bélingard fut un Solor à la hauteur du maître. Claire Marie Ostia et Mélanie Hurel se battirent au couteau pour l'amour d'un Prince. Sur fond de palais de maradjha , fakir et brahmane assistèrent aux fiançailles de la félonne Gamzatti (Mélanie Hurel, rigide perfection).Il faudrait citer tout le monde.Muriel Zusperreguy,deuxième variation très inspirée en ce moment ou Alexandre Gasse en fakir ubique et virevoltant. Et tous les autres qui évoluent dans ce décor un peu Kitch d'Ezio Frigerio qui ne tient pas ses promesses de magnificence et qu'on a connu plus inspiré.
Jusqu'au 3 juin 2010/Opéra Garnier