Le 25 mai, alors que des représentants de l’administration Obama évaluaient les impacts de la marée noire dans le Golfe du Mexique, sept activistes de Greenpeace ont peint sur le navire d’exploration pétrolière de Shell, le Harvey Explorer, le message « Et maintenant, l’Arctique? ».
Ce bateau doit appareiller pour l’Alaska, où Shell prévoit de commencer des opérations de forage en juillet. Greenpeace interpelle le secrétaire de l’intérieur américain, Ken Salazar sur l’irresponsabilité de telles opérations alors qu’une catastrophe pétrolière majeure est toujours en cours dans le Golfe du Mexique.
« Greenpeace a observé depuis un mois les impacts de la marée noire dans le Golfe du Mexique. Ayant été témoin de la destruction de ce fragile et irremplaçable écosystème, il est impensable de permettre à Shell de forer dans les eaux vierges de l’Arctique, s’indigne Anne Valette, chargée de campagne Climat à Greenpeace France. Monsieur Salazar doit immédiatement stopper les plans de nouveaux forages dans l’Arctique ou dans n’importe quelles eaux des Etats-Unis. Nous ne pouvons pas courir le risque d’un autre désastre. »
En effet, Shell a l’intention de forer dans les eaux glacées des mers de Chukchi et Beaufort en Alaska. Les évènements récents dans le Golfe du Mexique ont prouvé qu’il est impossible d’écarter la possibilité de fuite d’une plateforme pétrolière, et donc d’une marée noire. Et tenter de gérer une marée noire en Alaska est pratiquement impossible : la station des garde-côtes la plus proche est à 1 800 km et les villages locaux manquent cruellement d’installations portuaires ou d’aéroports qui s’avèreraient nécessaires pour accueillir les secours.
Le 28 mai, Ken Salazar doit remettre au président Obama un rapport détaillé des événements entourant la catastrophe pétrolière et fera suivre ces résultats sous forme de recommandations.
« Tant que nous dépendrons des énergies fossiles, et notamment du forage en mer, nous ne pourrons pas empêcher de futurs désastres de détruire irrémédiablement la faune et la flore de nos côtes et de nos océans, reprend Anne Valette. Alors que nous ne sommes pas en mesure de contenir une fuite dans le Golfe du Mexique, permettre à Shell de forer dans l’Arctique relèverait de l’inconscience totale ! Mettre un terme aux plans de forage dans l’Arctique serait un premier pas vers l’interdiction complète de tout nouveau forage. »
Greenpeace demande un moratoire sur l’extraction pétrolière off-shore, et plus largement l’abandon du recours aux énergies fossiles.