Camilla Läckberg et sa saga policière

Publié le 26 mai 2010 par Alyanec

Après un premier polar « La princesse des glaces », qui a obtenu le prix de la littérature policière en 2008, Camilla Läckberg continue sa saga policière aux Editions Actes Sud avec le quatrième volet « L’oiseau de mauvais augure ». (attention son blog est en suédois!)Cette suédoise, à l’origine de formation économiste, se fait offrir pour ses 24 ans des cours de roman policier. C’est ainsi qu’elle débuta sa carrière en créant deux personnages fort sympathiques : Erica et Patrick. En dehors du fait que Camilla a changé de vie suite à son succès, il est intéressant de savoir que cette mère de famille divorcée a une vie publique aussi trépidante que ses personnages principaux. Car son divorce a fait la une des journaux people et nombreux ont été ceux qui lui ont adressé des lettres pour soutenir le couple Erica - Patrick. D’ailleurs le magasine « ELLE » du mois d’avril lui a consacré tout un reportage, que je vous conseille vivement de lire. Le concept de cette saga est très simple : des courts récits intercalés entre les différents chapitres qui explique la genèse du tueur. Ponctué par ces récits, on retrouve l’enquête menée par le commissariat de police de Fjallbacka, parsemé de moments de vie de couple. Car Patrick est l’inspecteur et Erica une écrivaine assez connue de la région. Ils se rencontrent lors de l’enquête sur le meurtre d’une des meilleures amies d’Erica. Ils ont ensemble une fille et dans le quatrième volet ils se marient. Ce qui nous les rend très proches sont les situations quotidiennes dans lesquelles ils se retrouvent. Par exemple, dans le 4ème volet, Patrick est tellement débordé par son travail qu’il n’a absolument pas de temps à passer avec sa famille et à préparer le mariage. Erica se voit seule devant les préparatifs.J’ai acheté le dernier volume, paru aux Actes Sud, il n’y a pas longtemps, en espérant retrouver la qualité de l’intrigue et de l’écriture du premier volet. Cela fait la 3ème fois que je suis déçue d’avoir acheté la suite de l’histoire. Pour « L’Oiseau de Mauvais augure » Camilla essaye d’introduire 2 meurtres en principe sans aucun lien mais qui en vérité sont très liés (quelle surprise !). De plus elle s’attaque à la téléréalité sans aboutir son propos. Le problème est qu’au milieu du livre vous avez déjà l’idée de qui a tué ces personnages et aussi pourquoi. L’enjeu se fait moins ressentir, or on en a besoin pour accrocher avec l’histoire.D’une manière générale quelques points m’ont gêné concernant la suite de la saga d’Erica et Patrick  :Premier point : ce n’est pas parce que cette saga a le même type de couverture que "Millenium "de Stieg Larsson qu’on a affaire à la même qualité d’écriture ou d’intrigue. Mais apparemment Actes Sud considère que les policiers suédois doivent avoir le même type de  couverture. Le deuxième point est purement lié au marketing et à la manière dont l’histoire est promue via la couverture : soit disant Erica va encore aider le commissaire à résoudre l’énigme façon Desperate Housewives. Pour tout dire, il y a comme un décalage entre la couverture et ce qu’il y a à l’intérieur. Non seulement Erica aide Patrick uniquement dans le premier volet, mais pour les autres histoires elle est loin de faire ce travail. Le style Desperate Housewives est totalement inventé car ce n’est absolument pas compatible. Troisième point qui n’engage que moi : à partir du 2ème volet les crimes sont beaucoup plus prévisibles. Les personnages sont moins aboutis, leurs motivations demeurant floues.Par contre, dans le 2ème et le 3ème volet la force du livre réside dans l’histoire de la genèse du tueur. D’ailleurs elle est absolument fascinante dans le cas du « Tailleur de Pierre ».Mais le fait est que Camilla nous donne envie de connaître encore plus l’entourage de ce couple si sympathique. Je n’irai pas jusqu’à dire (comme dans ELLE) qu’elle est l’Agatha Christie du froid, car ce serait vous mentir. Cependant cette jeune écrivaine arrive à nous donner un bon moment de lecture. Et même si la qualité de l’écriture n’est pas toujours au rende-vous, j’ai envie de croire que le volet suivant sera meilleur.