Et si au lieu de chercher à réduire la consommation, on mettait en place une nouvelle révolution industrielle ? L’idée ? récupérer des matériaux afin de les réutiliser à l’infini. Un petit pas pour l’homme mais un grand pour l’humanité… Justement, de plus en plus de marques de baskets se mettent au vert et utilisent des matériaux recyclés pour concevoir leurs modèles. Le pied !
C’est le cas chez Etnies qui a lancé le Etnies Seed Project depuis 2006. Outre des vêtements, la marque propose surtout des sneakers réalisées à partir de matières recyclées, tandis que d’autres sont naturelles comme le coton bio ou le chanvre. Pour le créateur et dirigeant d’Etnies, Pierre-André Senizergues, c’est un sacerdoce : « J'ai toujours été sensible à l’écologie, aussi quand Etnies a décollé en 1994, j'ai pris conscience qu'avec ma société, j'étais responsable d'une partie de la pollution. Il était donc important pour moi de chercher des solutions ».
Même démarche chez Vans qui accentue le green mouvement pour hiver 2010 avec la gamme Surf Line. Ici, la plupart des modèles pour hommes et femmes sont en matériaux 100% recyclés comme le PET (obtenu à partir du recyclage de bouteilles en plastique), la toile, le caoutchouc naturel, le chanvre et même les colles et les encres utilisées sont à base d’eau. Idem chez SIMPLE qui a créé les EcoSneaks fabriqués à partir de ce qu’elle appelle la méthode "Green Toe !". Celle-ci vise à pointer vers un futur plus vert en fabriquant des modèles réalisés à partir de vieux pneus de voitures, de chambres à air et même de papier recyclé.
Fraîchement débarquées sur le marché, FYE (prononcez « fai » pour For Your Earth) est une chaussure éco-conçue qui se veut respectueuse de l'environnement, du consommateur et des conditions de travail. Au choix, les paires sont en coton bio ou en toile de polyester recyclé provenant de bouteilles plastiques avec une semelle extérieure réalisée à 50% à partir d’anciennes chaussures récupérées grâce à un partenariat avec l’association Le Relais. Pas plus chère qu’un autre modèle, chaque paire est vendue 45 euros.
« C’est ce que j’ai appelé Cradle to cradle (soit du berceau au berceau), explique William Mc Donough, co-auteur en 2002 de l’ouvrage du même nom et chef de file du mouvement. L’idée est de tout réutiliser au quotidien, soit dans le sol sous forme de nutriments bios donc non toxique, soit retourné à l’industrie sous forme de nutriments techniques pouvant être indéfiniment recyclés ». En bref, de l’éco-conception.
Et les grands noms du sport ont bien pris conscience de cet enjeu. Ainsi, souvent critiquée, on sait moins que Nike a lancé depuis 1993 un programme baptisé « Reuse-A-Shoe » qui récupère des paires de baskets usagées afin de les recycler et d’en faire un matériau de fabrication de terrains sportifs. Puis en 2008 né un modèle innovant: la Nike Trash Talk. Son principe ? Celle-ci est fabriquée à partir de tous les morceaux de cuir, de caoutchouc et de mousse trouvés sur le sol des usines Nike. Le tout assemblé donne une basket façon patchwork. La première du genre. Disponible pour l’instant uniquement aux Etats-Unis, on espère en voir la couleur (verte ?) très bientôt en France !