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Le wedding blues, dernier invité des mariages !

Publié le 06 décembre 2007 par Philippe Chouraqui

En lisant le titre d’un article dans le Figaro et Vous, j’ai d’abord cru à l’une de ses pages écrites pour distraire, avant de constater que de réels enjeux de la vie de couple y étaient traités avec justesse.

La cause la plus répandue de ce wedding blues est qu’après un an de préparation (avec ma femme, enfin surtout grâce à elle, on a été nettement plus efficace en timing), et de tension parfois, la fête est terminée et tout se relâche. Une autre raison plus féminine est que les mariées ayant été le centre de toutes les attentions, les reines de la soirée pendant tout le mariage, ont vécu une sorte de conte de fée… d’où un retour à la réalité dans les jours qui suivent difficile à vivre, surtout s’il se situe au bureau !

Si certains ne se relèvent pas de ce wedding blues, le plus intéressant consiste à réfléchir à ce qui fait un couple et les raisons qui le rend si fragile, mais aussi si beau. Lorsqu’on lit les titres des magazines, il est toujours question de régime sans effort, de réussir sans effort, de gagner de l’argent facilement… ce culte du sans effort, rien ne m’énerve davantage, se retrouve également dans la vie de couple avec les difficultés face aux compromis et aux passages difficiles, inévitables. Dans notre société de consommation, on y a inclus notre partenaire, sorte de jouet dont on se sépare dès qu’il nous casse un peu trop les pieds ou qu’il est un peu abimé.

Pire, je crois que le divorce est devenu tellement familier dans nos vies, que même le jour où on se dit OUI, on sait dans un coin de notre tête que cette relation peut se terminer un jour. Je suis peut-être très vieux jeu, mais me marier a été un engagement de vie que je compte bien honorer dans le bonheur, bien conscient que tout ne sera pas rose tout le temps, mais toutes les émotions fortes sont bonnes à être vécues, les positives comme celles qui font mal. Et cette idée de tracer un chemin à deux, d’offrir ce luxe énorme à ses enfants de grandir avec leurs parents, de se retourner, vieux, ensemble et de se dire qu’on a eu une belle vie me fait toujours rêver. Naïf ? Puéril ? Peut-être, mais c’est un véritable moteur pour moi.

Dans nos sociétés occidentales, nous sommes éduqués, depuis tout petit, dans le culte de la réussite, du perfectionnisme et du rejet pur et simple de la médiocrité. Cet état d’esprit nous amène à être d’éternels insatisfaits, souvent jusqu’à se persuader de la plus grande des illusions, celle de croire que l’herbe est plus verte ailleurs. Ce culte de la performance nous amène parfois à lâcher prise dès que la relation n’est plus à 100% de réussite, même si c’est temporaire. L’impatience, l’envie de ne vivre que de l’exceptionnel tout le temps, sont aussi des ennemis de taille.

Enfin, suivre les évolutions de la relation dans le même sens tous les deux, et en même temps. Il n’est pas forcément aisé de passer de l’état de passion à celui de la construction d’un amour solide et durable. J’ai eu une discussion avec Flo, une amie, qui a écrit un très bon post (ici) sur le sujet, mais, contrairement à elle, je pense que la passion peut durer toute une vie. Simplement, notre rythme de vie nous empêche de la vivre au quotidien. Malgré tout, avec de l’imagination et de la générosité, elle peut être présente quasiment constamment et durablement.

Je pense que le plus important est de toujours avoir des projets communs, de pouvoir se projeter clairement dans un futur à deux, mais également de ne pas enfermer l’autre dans la relation à deux, de permettre l’épanouissement de chacun tout en restant un couple. Cela nécessite beaucoup d’écoute, est devenu très difficile avec nos vies dont on perd vite le contrôle tant tout va très vite, mais que c’est bon de sentir grandir, évoluer et se renforcer un Amour dans les yeux de l’être aimé.


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