Magazine Société
Peut-on étendre les lois relatives à la Presse à un blog ? Bien évidemment, non.
Le blog n’a aucune vocation commerciale et s’adresse à ceux qui veulent bien le lire et, surtout, y participer par des échanges d’idées.Il est le produit d’une personne qui entend faire partager ses goûts ou ses réflexions et qui, le plus souvent, n’entend rien aux problèmes juridiques.
A l’inverse, un journal c’est une équipe, une hiérarchie, un cadre juridique lié à toute activité commerciale. Le rédacteur en chef trie, hiérarchise, au besoin, met au panier ou corrige certains papiers. Et « le courrier des lecteurs » est sélectionné et n’apparaît pas en direct - d’où une possibilité de contrôle par la rédaction.
En revanche, si la loi sur l’anonymat sur les blogs était adoptée, cela signifierait d’emblée que tous les commentaires devraient être interdits, leur modération se révélant impossible - ce qui marquerait la fin de cette convivialité qui, justement, donne toute sa spécificité à un blog.Car qui serait assez fou pour risquer d’être poursuivi pour un commentaire diffamatoire ou raciste posté par un inconnu à 3h du matin ? Et il arrive aussi qu’un blogger n’ouvre pas son blog pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines… Et qui me dit qu’aujourd’hui il n’y a pas un commentaire diffamatoire déposé sur un texte que j’aurais écrit il y a 3 mois ?
Chacun aura compris que, face au risque judiciaire, le blog disparaîtra.
Ce sera la fin, non seulement d’une liberté d’expression, mais d’un lieu d’échanges, de débats et de créativité.
Bien évidemment, ce projet de loi vise exclusivement à faire disparaître ces blogs trop incontrôlables. On peut payer les journaux et d’ailleurs ils sont soutenus par l’argent public… Ce qui implique qu’ils ne sont pas totalement libres… Mais un blog, apparaît, disparaît, vit dans une forme et un rythme incertains.
Qu’un sénateur UMP, Jean-Louis Masson, ose afficher cette volonté d’assimiler le blogger à un Directeur de publication est la preuve que chez ces gens là on préfère la Chine à la Démocratie. Pourquoi pas ? Mais qu’on l’assume et qu’on le dise plutôt que de se vanter d’être encore le défenseur des libertés.
L’UMP apparaît ici dans sa violence totalitaire, son fascisme liberticide : Propos diffamatoires ?