Sur les cartes, le Lauragais s'étale du nord au couchant, depuis les pentes de la Montagne Noire jusqu'au seuil de Naurouze.
La Piège le borne du côté de l'Ariège, tandis qu'au sud et à l'est, ce sont le Carcassès et le Razès qui le délimitent.
Mais il existe aussi un Lauragais qui va jusqu'aux portes de Toulouse...
Lieu de passage, grenier à blé du Languedoc Roussillon, terre cathare sont les appellations le plus souvent juxtaposées à cette région. Le Lauragais audois est vaste. Nous sommes au sud de Castelnaudary.
A quelques kilomètre de la capitale du Cassoulet, le petit village de Laurac est bien tranquille.
Perché sur son site, veillé par son église, il a gardé son profil primitif de "castrum" et semble attendre ses visiteurs. Laurac offre un point de vue magnifique sur ce pays chaurien. Laurac est l'ancienne capitale du Lauragais. On peut encore y voir d'intéressants vestiges historiques, telle la porte du XIè-XIIè siècle qui témoigne de son passé de cité fortifiée et sa solide église qui nous rappelle le temps de la "reconquête" sur l'hérésie.
Blanche de Laurac qui vivait ici devint une "bonne dame" cathare. Avec elle, les noms d'Esclarmonde, Aymeric, Seigneur de Montréal et de Laurac, Mabila, Géralda, Bruna, Francesca, Guilhem de la Hille, chevalier de Laurac, Bernard de Saint Martin et autres parfaits et parfaites ressurgissent dans les mémoires sitôt le nom du petit village prononcé.
Et voilà que Montségur semble tout proche, car quelques-uns de ceux-là y furent brûlés le 16 mars 1244.
Et comment ne pas rappeler qu'Aymeric avait été égorgé par Simon de Monfort, à Lavor, en 1211. Le même jour sa soeur Géralda était livrée aux soldats puis jetée au fond d'un puits et ensevelie vivante sous les pierres.