Maitre Castor était fort occupé
A couper du bois pour sa cheminée.
Il faut dire que l’hiver était bien avancé
Et qu’il avait une grande surface à chauffer.
Dame Canard vint à passer :
Ohé monsieur Castor, faites donc attention
Vous allez y laisser toute votre dentition !
Ce dernier, trouvant le conseil avisé
Cessa immédiatement toutes ses activités
Puis, courtois et poli, alla brosser ses dents
Avec du dentifrice, Colgate évidemment.
Il proposa ensuite à la belle emplumée
D’aller se promener, plus loin vers les cyprès
Et, nonobstant le temps, qui tournait à la neige,
De déjeuner ensemble, derrière le chêne-liège.
Maitre Castor avait secrètement des vues
Sur la Cane, que tout le monde qualifiait de morue
Tout ça parce qu’elle aimait trop les chansons à boire
Et aussi blasphémer, saoule au comptoir du bar.
Le Castor connaissait ses funestes penchants
Mais lui-même ivre mort, se retrouvait souvent
La tête dans les toilettes, ou bien inconscient
On murmure même qu’une fois les pompiers l’emmenèrent,
Sur un brancard branlant jusqu’à Lariboisière.
Ils n’apportèrent donc, pour leur pique-nique champêtre
Que des bouteilles d’alcool, qu’ils consommèrent au mètre.
Alors ce qui devait arriver arriva,
le Castor et la Cane s’unirent dans le bois.
Mais ne croyez donc pas que l’histoire s’arrête là !
Dame Canard pondit, au bout de quelques mois
Un oeuf tout rond et blanc mais un peu mal fichu
D’où sortit une bestiole qu’on n’avait jamais vue.
De sa mère la Cane, le monstre avait gardé
Son bec de canard, et ses pattes palmés
De son père le Castor, il avait hérité
De sa queue toute plate et de ses poils de nez.
Depuis ce temps, sobre, jamais la Cane ne trinque
Et s’occupe d’élever seule l’ornithorynque.
PS: et voilà miss bbflo, défi relevé, un poème du même style que le précédent, sur le thème : "pique-nique sous la neige", avec les mots : ornithorynque, dentifrice, blasphémer, cheminée et brancard !
On dit merci qui?