Les métropoles représentent davantage encore aujourd’hui les nœuds où s’articulent des territoires économiques pertinents qui nécessitent de travailler en réseau pour déployer le potentiel de ces grands ensembles métropolitains et servir ainsi l’attractivité de nos territoires. Aujourd’hui plus qu’hier, le monde de l’économie, et notamment les CCI métropolitaines, sont capables de se mobiliser et d’apporter un savoir et une valeur ajoutée au bénéfice direct des entreprises.
Le réseau français des métropoles situées toutes entre une et quatre heures de Paris et formant à l’échelle internationale une « métropole en réseau » n’est-il pas en mesure de construire des complémentarités entre les excellences de ses différentes composantes ? Comment combiner l’avantage pour la France de posséder une ville mondiale avec Paris – ce qui n’est le cas ni de l’Allemagne ni de l’Italie – et un véritable polycentrisme métropolitain avec l’émergence de chefs de file pour animer un réseau de métropoles sur des secteurs économiques clés ?
En échos aux besoins et préoccupations des entreprises, quelle valeur ajoutée la coopération entre les grandes métropoles peut-elle apporter à la compétitivité des entreprises ? Comment s’appuyer sur la variété des cultures, des pratiques d’affaire et des spécificités de notre pays ?
La dimension transfrontalière constitue également une dynamique à prendre en compte : des zones de coopération transfrontalières se dessinent, avec l’existence d’Arcs Atlantique et Méditerranéen. Lyon, Lille, Strasbourg et Paris sont assimilées à un large espace de développement (pentagone formé par Hambourg, Londres, Paris, Milan, Munich), jusqu’au Danemark et Vienne.
Sont donc à l’œuvre simultanément des processus de divergence (être pris dans les orbites transfrontalières selon les logiques de l’espace européen) et des effets de convergence, induits par le fonctionnement en réseau des régions et des métropoles françaises.
Face à ces enjeux, les métropoles et leur complexité présentent des paradoxes :
- Si les aires métropolitaines montent en puissance et jouent pleinement un rôle de «moteur de croissance», la surenchère à laquelle se livrent les territoires pour attirer des entreprises et des emplois est contre-productive face aux efforts que déploient les entreprises pour s’affranchir de la complexité administrative.
- De même, alors que la reconnaissance du fait métropolitain et la coopération entre métropoles constituent la règle, dans les pays du Nord de l’Europe notamment, les entreprises peinent, en France, à percer de nouveaux marchés ou trouver de nouveaux partenariats technologiques.
- Enfin, la dynamique métropole ne s’oppose pas à la dynamique régionale ; au contraire elles se renforcent mutuellement.
Constatant les atouts propres à chaque métropole française, l’intérêt demeure de travailler ensemble à une offre coordonnée des métropoles françaises et mieux articulée au plan national pour la rendre visible à l’international, à travers notamment :
- Le lancement d’une « conférence économique des métropoles » pour construire une vision d’un développement économique durable des métropoles françaises.
- La création de « plateformes inter-métropolitaines d’excellence » pour conjuguer les savoir-faire de chaque métropole sur les filières d’avenir, comme les « city tech » (activités technologiques liées à la fabrication de la ville).
- La construction d’une marque « France des métropoles », vitrine économique tant au plan national qu’international des atouts conjugués des métropoles françaises.
- La mise en place d’une base de connaissance partagée, pour suivre la logique et l’intensité des liens entre métropoles.