Ici pourtant, c’est le silence,
bien que le silence parfois fasse peur
par les nuits de sommeil pendues
sur des cimes irrespirables,
où l’on s’éveille dans la neige noire,
où la muraille soudain s’effondre,
où l’on tend la main sous le drap
à travers des espaces de sable froid
vers ce corps invisible qui respire
- peut-être le vent qui respire ou une bête? -
vers cette chose ténébreuse qui respire
derrière le silence et la neige.
Et c’est enfin la rive d’une hanche,
un souffle, un nom, un lieu d’ancrage.
La nuit pacifiée reprend son juste cours.
(Jean Joubert)