Magazine Concerts & Festivals
Du 20 au 24 mai avait lieu à Saint-Brieuc le premier festival breton de la saison, le bien nommé Art Rock. Un excellent moyen pour nous de vous faire une petite review et de lister en avant-première les do et don't de la saison en termes de prestations scéniques. Morceaux choisis :
-- Jour 1 --
On retiendra de cette journée que c'est véritablement Revolver qui a ouvert le bal. Alors qu'on l'attendait sur une performance essentiellement accoustique et vocale comme le laissait présager leur excellent album paru cette année, le trio parisien se livre à un jeu des plus électrique. Métamorphosés par un batteur de fortune plutôt gâté par la balance son, ils reprennent leurs standards en faisant sauter la foule massée sur les barrières. Alors que l'étonnante reprise... (lire la suite)
de Helplessly Hoping de Crosby, Stills and Nash permet à tous de souffler un peu, la fin de concert reprend des airs de Kooks et de Depeche Mode à la fois.
Ghinzu quant à eux sont assis sur une montagne. Les Belges, habitués des festivals (cf. vidéo ci-dessous des Vieilles Charrues 2009) et accueillis comme la tête d'affiche de cette soirée font honneur à leur réputation. Scène enfumée, jeux de lumières et son plein à ras-bord et proche de la saturation nous auront rappelé l'ambiance qui avait accompagné la venue d'Editors, deux ans plus tôt. La reprise plutôt conventionnelle de Twist and Shout des Beatles en guise de rappelle achève la prestation sur des notes éminemment vintage.
-- Jour 2 --
Une Coeur de Pirate plutôt décevante a laissé sa place à l'(in)attendu Peter Doherty qui venait défendre son album Grace/Wastelands. Viendra, viendra pas? si personne n'ose poser la question, le doute aura plané jusqu'au "noir salle" qui laisse échapper les premières notes d'Arcady. L'apparition du fameux chapeau flanqué de la "royal crown" déclenche un vague d'hystérie. Bouteille de rouge à la main et visiblement de bonne humeur, l'Anglais nous régale. De plus en plus rock'n roll, il reprend quelques titres des Libertines et des Babyshambles. Un magistral Fuck Forever accompagné de sa seule guitare sèche libère toute la puissance émotionnelle de sa voix. On y est : ce festival marque une grosse montée en puissance.
Vous l'aurez compris, au moment de la reprise, la tâche était plus qu'ardue pour les parisiens de Caravan Palace. Sans se poser de questions, le sextette se jette dans le vide, et les spectateurs de la Place Poulain Corbion se mettent à danser. De plus en plus fort. Une apparition éclair de Peter Doherty, guitare à la main nous confirme que le gaillard se sent plutôt bien à Saint-Brieuc. La scénique parfaite et les rythmes électro-jazz à un million de kilomètres de la bien-pensance et de la convention électrisent littéralement la foule. Un ans et demi après la sortie de leur album éponyme, une voix atypique appuyée par une rythmique au bord de l'indécence et des lignes instrumentales parfaitement orchestrées : voici LA révélation de cet Art Rock.
-- Jour 3 --
On passera sur les prestations en demi-teinte de The Go! Team et de Gaëtan Roussel, pour ne retenir que celle d'un magistral Jacques Dutronc. La foule change de visage, les ados laissent la place à leurs parents qui ont ressortis l'uniforme d'époque : perfecto noir-echarpe blanche. Pas grand chose à dire. Mis à part le couplet quelque peu attendu sur sa nouvelle vie sans cigares ni alcool, le spectacle est complet et de grande qualité. Tous les classiques sont là, appuyés avec brio par des musiciens de talent. Pouvait-il en être autrement? non certainement, mais en tout cas, si l'homme ne nous étonne pas, il arrive sans grande peine à nous subjuguer.
Au final, après trois jours de beau temps et de bon son, on n'a pas vu tout ce qu'on voulait voir, mais sans trop de regrets, vu les bons moments passés. Bref, on aime toujours autant les festivals, et on ne peut que vous encourager à vous y rendre (à cet effet, toutes les infos sont disponibles sur le Guide des Festivals).
B.