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Elles doivent grandir vite et mourir tôt : rien ne manque à leur bonheur !

Publié le 26 mai 2010 par Taomugaia

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Des poules qui génétiquement sont conçues pour grandir très vite et être abattues après 40 jours ? C'est possible, c'est le must en terme de rentabilité.
Tu liras ci-après ce qu'en pense Luce Lapin dans son dernier billet paru la semaine dernière dans Charlie Hebdo.

"Un nouvel élevage intensif de poulets de chair reproducteurs doit prochainement être construit sur la commune d’Aubel (Belgique). 36300 poulets reproducteurs y seront volontairement privés de nourriture.
Manger ou procréer, il faut choisir. Pas de souci, on le fera pour eux.

L’association de défense des animaux GAIA (Groupe d’action dans l’intérêt des animaux) s’oppose à cet élevage, qui, outre les problèmes environnementaux qu’il pose, notamment sur le plan de la nuisance, met gravement en cause (euphémisme) le bien-être animal. Les poulets «parents» y seront en effet soumis à une privation de nourriture «qui engendre stress, souffrance et faim chronique pour les oiseaux», explique Johanne Mielcarek, chargée de campagne pour GAIA.
En Belgique — comme en France —, c’est la politique des «souches à croissance rapide». Aucune législation spécifique à l’élevage des poulets destinés à la consommation n’existe actuellement dans les pays de l’Union européenne. Du fait d’une sélection génétique et d’une alimentation enrichie, les poulets de chair industriels atteignent leur poids d’abattage deux fois plus vite qu’il y a trente ans. Leurs muscles grandissent rapidement, mais la structure des pattes, le cœur et les poumons ne suivent pas la même croissance. Les pattes fléchissent sous le poids surdimensionné du corps.
Des millions d’entre eux souffrent de douloureuses déformations des pattes, voire de paralysies. Les fortes densités dans les élevages provoquent boiteries, ampoules, brûlures et infections à la poitrine et aux pattes — maladies liées à la promiscuité. Les poulets boiteux sont parfois incapables d’atteindre les mangeoires et les abreuvoirs, beaucoup meurent de faim et de soif.
Conséquence: «Ces souches d’animaux ne sont pas viables à l’âge adulte du fait de leur morphologie anormale. Pour maintenir toutefois les oiseaux “parents” en vie, qui donneront naissance aux générations de poulets de chair, il faut alors forcer le ralentissement de leur croissance. Ironiquement, c’est la faim qui les maintient en vie. C’est le comble de la perversité du système», déplore Johanne. En effet, si, dans le monde merveilleux des poulets de chair (abattus à 40 jours), les oiseaux sont faits pour manger vite, grossir vite et partir vite à l’abattoir, en revanche, leurs parents, eux, sont élevés pour atteindre la maturité sexuelle (5 mois) et se reproduire. S’ils grossissent trop vite, ils seront tellement énormes qu’ils mourront avant d’être en âge de faire des petits, ou bien ils se révéleront infertiles... «Nous avons demandé au bourgmestre d’Aubel de renoncer à cautionner un élevage qui contrevient aux principes fondamentaux de la protection animale et s’oppose au développement d’une agriculture durable.»

Êtres sensibles ressentant la peur et la souffrance, entassés par dizaines de milliers dans des hangars, malades d'infections et de paralysies en tout genre, ils garantissent, miracle du marché, un «poulet-barquette-souffrance» à bas prix au consommateur.
Au bout du chemin, au bout du compte, leur misérable et courte vie, celle d’un oiseau de rien du tout, de milliers, de millions d’oiseaux de rien du tout, n’aura rien valu."
www.gaia.be


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