Paul-Henri De Le Rue : " Nous avons fait rêver beaucoup de gens "
(photo du profil Facebook de Paul-Henri De Le Rue)
Q.M : Tout d'abord, expliquez-nous cet échec aux Jeux Olympiques de
Vancouver.
Paul-Henri De Le Rue : J'ai été complètement déstabilisé par des mauvaises sensations lors de mon premier run de qualifications. Je n'ai pas réussi à rectifier le tir lors de mon 2ème run car
j'étais sur la défensive. Je me suis donc retrouvé dans une poule de finales avec des tueurs. Je pensais partir dernier, j'ai donc décidé de partir à l'extérieur. Je suis en fait parti en premier
et je me suis fait faire l'interieur par deux riders... J'ai tout donné pour les rattraper, j'ai over shooté un jump, et je suis tombé. Fin de la course.
Q.M : Médaillé de bronze à Turin, huitième de finaliste à Vancouver. Comment expliquez-vous cette différence ?
DLR : Les Jeux Olympiques, c'est la course d'un jour. Il s'en faut de très peu à chaque fois, cela ne se joue à pas grand chose. A Turin, j'avais eu de la réussite. Pas à
Vancouver.
Q.M : Il est vrai que depuis les JO de Turin, vous avez eu quelques difficultés à confirmer. Pourquoi ?
DLR : C'est vrai que j'ai eu du mal à confirmer ma belle performance de Turin. J'ai souvent été blessé et j'ai manqué de réussite sur certaines courses, comme sur celle des Jeux Olympiques de
Vancouver. Malgré tout, ces circonstances n'expliquent pas tout.
Q.M : Cela ne s'est pas non plus très bien déroulé
pour votre grand frère Xavier qui semblait pourtant en très grande forme... Que s'est-il passé pour lui ? Quelle relation entretenez-vous avec lui ?
DLR : Cette course a été aussi dure pour Xavier que pour moi. Mais une nouvelle fois, les Jeux Olympiques restent une course d'un jour. Tout peut donc arriver. Au vu de sa saison, Xavier méritait
beaucoup mieux. D'ailleurs, Pierre Vaultier est également passé à côté alors qu'il était l'un des grands favoris et qu'il pouvait logiquement prétendre au podium. J'ai beaucoup de complémentarité
avec mon frère, c'est un modèle pour moi, il m'apporte beaucoup.
Q.M : En revanche, celui
que l'on attendait le moins, Tony Ramoin, a réussi la même chose que vous en 2006. Vous êtes-vous reconnu en lui ?
DLR : C'est vrai que la similitude avec mon parcours aux Jeux Olympiques de Turin est assez étonnante. Tony a vraiment été le rider avec le plus de fraîcheur. Il a su rester debout jusqu'au bout.
Je ne peux que le féliciter.
(photo du profil Facebook de Paul-Henri De Le Rue)
Q.M : Chez les femmes, Deborah Anthonioz a terminé 2ème. Une réaction ?
DLR : C'est une énorme performance. Elle a su passer outre mesure la pression de l'événement. Elle a pris les runs un par un, sans penser à la suite.
Q.M : Pensez-vous que la médaille de Tony Ramoin, après la vôtre en 2006, ainsi que celle de Deborah Anthonioz, peuvent permettre au snowboardcross de prendre une autre
dimension en France ?
DLR : Je pense que les Jeux Olympiques d'hiver nous offrent un énorme buzz médiatique. Tous les quatre ans, nous sommes sur le devant de la scène. Maintenant, j'espère que les médias nous
suivrons davantage sur les coupes du monde et sur les championnatss du monde, mais j'en doute pas mal... Par contre, nous avons fait rêver beaucoup de gens qui ne connaissaient peut-être pas
notre discipline. Et ça, c'est une vraie fierté.
Q.M : Pourquoi avez-vous choisi le snowboardcross ?
DLR : C'est la discipline qui me correspond le plus : elle est à la fois ludique, engagée et excitante. J'ai réellement commencé à pratiquer à l'âge de 16 ans.
Q.M : Considérez-vous que la Fédération donne assez de
moyens aux snowboardeurs, notamment en comparaison avec le ski alpin où les résultats sont pourtant moins bons ?
DLR : Nous avons évidemment bien moins de moyens que les skieurs, mais c'est malheureusement logique car ils attirent plus de sponsors. Néanmoins, nous avons plus de moyens que lorsque nous
étions représentés par l'AFS (Association Française de Snowboard, ndlr).
Q.M : Je crois savoir que toute votre famille est mordue de snowboard.
DLR : Oui, nous faisons tous du snowboard dans ma famille. Il faut croire que la passion du snow est dans les gènes !
(photo du profil Facebook de Paul-Henri De Le Rue)
Q.M : Vivez-vous de votre passion ? Poursuivez-vous vos études ?
DLR : Oui, à ma grande satisfaction. J'ai obtenu l'IUT Tech de CO à Annecy en 2005.
Q.M : Quels sont vos projets pour l'avenir
?
DLR : Je suis attaché de com à la SNCF, et j'aime beaucoup enseigner.
Q.M : les Jeux Olympiques de 2014, vous y pensez déjà ?
DLR : Complètement, mais je suis encore dans ma phase de remise en question pour mieux préparer les prochaines échéances.
Q.M : Vous avez été consultant pour France Télévisions pendant ces Jeux. Comment cela s'est-il passé ?
DLR : Alors je tiens à préciser que je n'ai pas été consultant pour France Télévisions, comme beaucoup l'ont dit. J'ai simplement pris à plusieurs reprises le micro pour les épreuves de
snowboardcross. Je voulais vraiment que le public comprenne ce qu'on l'on peut ressentir dans ces moments, et qu'il ne passe pas à côté de l'événement.