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La coloration des jeunes canaris à facteur rouge

Par Selectionsavicoles

Rouge intensif et ivoire rose schimmel

Rouge intensif et ivoire rose schimmel  (photo les oiseaux du Faucigny)

   LA COLORATION DES JEUNES CANARIS

A FACTEUR ROUGE

Nous savons tous que nos canaris à un moment donné de l'année perdent leurs plu­mes et les renouvellent. C'est ce que l'on ap­pelle la période de la mue. C'est précisément pendant cette phase que se situe la coloration de leur plumage. Nous savons également que lors de leur première mue, les oiseaux conser­vent leurs rectrices et leurs rémiges qui par conséquent gardent la couleur qu'elles avaient acquises lors de leur pousse au berceau natal. Enfin, nous savons aussi que les toutes pre­mières plumes à pousser chez nos jeunes ca­naris, se produisent dans le premier mois de leur exis­tence. A partir de ces données fondamentales, nous allons essayer de construire logiquement le raisonnement qui nous permettra de créer notre ou nos méthodes de coloration.

Tout d'abord, essayons d'expliquer le méca­nisme de cette formation de la couleur rouge : c'est un pigment liposoluble appelé caroténoïde qui nous permet d'obtenir cette teinte. Cepen­dant, elle ne peut s'exprimer que chez des ca­naris possédant héréditairement le pouvoir d'utiliser ce pigment, ce sont donc les canaris à facteur rouge et eux seuls qui peuvent montrer cette coloration couleur de sang. C'est par hy­bridation avec le Tarin rouge du Vénézuéla que l'on a obtenu cette transmission héréditaire de ce facteur. Grâce à lui, les caroténoïdes sont transformés en xanthophylles et véhiculés par le sang jusqu'aux cellules chargées d'élaborer les plumes. Par l'intermédiaire de réactions en­zymatiques, ce pigment est introduit jusque dans la structure même de la plume, lui procu­rant alors la couleur que nous connaissons. Evidemment, selon le patrimoine génétique des sujets, nous aurons une concentration et une répartition de pigments caroténoïdiques diffé­rentes, nous permettant d'obtenir les diverses catégories de rouges existantes.

Quel est donc le pigment à utiliser ? Celui qui sans nul doute possède le meilleur rendement est la cantaxanthine. Il existe dans la commerce divers produits en contenant et spécialisés pour la coloration, il y a le choix, chacun a ses adep­tes ; il ne s’agit pas de prendre parti, laissant à l'éle­veur le soin de choisir lui‑même.

Comment le distribuer ? Deux solutions sont possibles, soit en mélangeant la poudre ou la solution liquide dans la pâtée à l'oeuf, soit en incorporant ces mêmes produits à des carottes râpées dont raffolent bien souvent nos canaris. Par ailleurs ce légume est fortement à con­seiller pour la santé de nos oiseaux, double avantage !

Quand le fournir à nos pensionnaires ailés ? Evidemment, pendant la pousse des plumes. Deux solutions s'offrent donc encore à nous : incorporer de suite les caroténoïdes à la pâtée d'élevage et en distribuer donc à partir de l'éclo­sion, permettant ainsi la coloration des plumes, des ailes et de la queue. De toute façon au plus tard nous devrons faire cet apport au dé­but de la mue juvénile et ce jusqu'à l'issue de son complet déroulement. Il convient d’attirer l'attention sur le fait qu'une régularité absolue doit accompa­gner cette distribution en carotènes, sous peine d'obtenir des oiseaux à coloration irrégulière, faute très grave pour les concours. Dans le premier cas, il ne sera pas nécessaire de ma­nipuler les oiseaux, toutes les plumes seront rouges, mais dans le deuxième, il faudra arra­cher à la main rémiges et rectrices afin qu'à l'occasion de leur repousse (qui n'intervient pas naturellement la première année ), elles se char­gent de pigments.

Pendant cette période de la coloration, il faut bien surveiller le bon état du foie de nos oi­seaux. En effet son rôle est important puisque c'est lui qui opère la transformation des caroté­noïdes en xanthophylles animales qui sont seu­les assimilables par l'organisme des canaris. Il est également nécessaire de respecter le mode d’emploi du produit colorant sans forcer la dose, faute de quoi on expose les oiseaux à des problèmes digestifs souvent irréversibles. Dans tous les cas, afin de régulariser et d'aider le fonctionne­ment de l’organisme des oiseaux, il n'est pas inutile d'utiliser deux ou trois fois par semaine, un bon draineur hépatique.

Voilà donc expliqué en quelques phrases le principe de la coloration ; il n'y a rien de bien compliqué, la seule chose requise est la régu­larité de l'apport en cantaxanthine. Souhaitons à chacun d'obtenir de beaux "joyaux rouges" qui leur permettront, peut‑être, si ce n'est de remporter le titre de champion, au moins de glaner un prix flatteur !


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