La semaine dernière, un ministre français était mis en cause par un hebdomadaire de grande audience pour une affaire de logement de fonction indûment occupé. Le ministre en cause a immédiatement pris les choses en main, a organisé une visite des lieux pour les journalistes et a cloué le bec au canard en question.
Le dossier est clos et le monde politico-médiatique est passé à autre chose !
Chez nous, un ministre est mis en cause par un quotidien de grande audience pour une affaire assez trouble, sinon troublante. Une vidéo circule sur la toile mais elle ne nous apprend rien sur l’affaire : on y aperçoit la silhouette dudit ministre. Aussitôt, chacun y va de son interprétation et en attendant le ministre est la cible d’un véritable tir de barrage sur le net.
Comme toujours, cette affaire va traîner, pourrir, s’enliser. Tous les risques existent de la voir se terminer en queue de poisson, non sans avoir encorné l’image de notre pays !
Pourquoi donc ne pas trancher dans le vif, donner immédiatement la version réelle des faits, arrêter cette polémique et passer aux choses sérieuses !
Pourquoi attendre que tout et son contraire soit dit, répété et que, finalement, la rumeur soit considérée comme vérité irréfragable ?
Pourquoi laisser n’importe qui dire n’importe quoi sur un sujet aussi sensible que le comportement public d’un ministre ?
N’importe quel père – même parmi les plus virulents détracteurs de ce ministre – aurait tout tenté pour sortir son rejeton d’une mauvaise passe. C’est un comportement très humain !
Sauf que s’agissant d’un ministre, le citoyen est plus exigeant et est en droit d’exiger la vérité.
Pourquoi laisser persister la rumeur, s’installer le doute ou pire encore cacher la vérité ?
D’autres ont déjà condamné ce ministre ! C’est leur droit.
Je préfère ces questions multiples, éloignées de la condamnation pure et simple sur la foi d’une chronique connue pour sa spécificité sulfureuse et d’une vidéo approximative. Cela ne m’attirera les faveurs de beaucoup d’internautes. Je préfère pourtant le doute à la précipitation !
Mais le problème n’est pas là !
Un ministre en exercice n’a pas le droit de traîner de casseroles, de quelque nature que ce soit !
Un simple communiqué de presse, un démenti, bref un geste de la part du ministre aurait peut-être éclairé les citoyens sur cette affaire bizarre!
Une démarche plus radicale aurait pu être envisagée s’il était impliqué d’une quelconque façon dans cette histoire!
Le Maroc n’a pas besoin de ce genre de « divertissement » (au sens pascalien du terme).