Mes hommages, sœurs et frères dotés de papilles
Merci This.
Car depuis, on culpabilise comme une bête dès qu’un fumet volète gentiment autour de la gazinière. Damned, les particules odoriférantes se font la belle !!! Viiiite, retenons- les !!! Nous voilà essayant de calfeutrer fiévreusement la porte du four. Ou de menacer les fragments parfumés du mitard, de la potence, du knout. Voire de tenter de chopper les fugitives avec un filet à papillon en sautillant comme un crétin devant les fourneaux. Peine perdue, bien sûr. Les atomes n’en font qu’à leur tête.
Ça sent bon.
Et on déprime.
Merci This.
L’élaboration du plat qui suit peut ainsi se préluder par un sentiment d’impuissance terrible chez le cuistot. Inutile de sombrer dans désespoir. Il suffit de se boucher le pif en travaillant.
Payez-vous un poivron rouge, un poivron jaune et un poivron vert. Et un orange aussi, en cas d’humeur lutine. Rincez et balancez les poivrons sous le gril, à fond les manettes, juste un petit moment, en les retournant afin qu’ils grillent bien de toute parts. (C’est là que ca fleure délicieusement dans la cuisine et que tu tombes à genoux en sanglotant ; merci This).
Enfermez ensuite les poivrons dans un sac en plastique bien hermétique. La claustration va détacher la peau de la chair. Magique. Dès lors, vous pelez du bout des doigts, et en chantonnant l’International avec ça. Avant d’épépiner, puis de détailler en lanières.
Disposez le tout sur un grand plat, en prenant soin d’alterner les couleurs façon marqueterie post cubiste, ce qui flattera l’œil des âmes simples. Arrosez d’huile d’argan bien fraîche, d’un filet de citron. Puis parsemez d’ail nouveau haché et de thym. Salez à la fleur de sel. Poivrez. Et poum !
Avec ça, rien n’empêche de vider une bouteille d’un beau blanc bien frappé et taillé à la serpe. Dans le genre jus cinglant et superbe, naturel et racé, l’aligoté vieille vignes 2008 de Alice et Olivier De Moor, ben mon colon, il se pose là. Hou oui.
A plusssss