Les sociétés secrètes mènent le monde I

Par Hiram33

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Les sociétés secrètes mènent le monde


1ère partie : En Europe

1 – Qu’est-ce qu’une société secrète ?

Mariel classe les société secrètes. Il y a les sociétés secrètes initiatiques ou politiques comme la franc-maçonnerie, la Société théosophique, les trotskystes, la Gwen-an-du armoricain. Dans ces sociétés, les idéologies prônées sont des appâts à l’aide desquels on draine une clientèle sincère, probe, désintéressé et parfois naïve. Sous le couvert d’initiations à des grades successifs, on diffuse des mots d’ordre ou des consignes d’action. Il y a les sociétés de cadres ou sociétés intermédiaires. C’est un directoire occulte, qui décide, par cooptation, qui en est digne. Il y a les Illuminés de Bavière, the High Broterhood of Louxor, l’Astrum Argentum d’Aleister Crowley, la Compagnie du Saint Sacrement, les Kabbalistes de la Kehilla.

Entre eux, les affiliés de même tendance pratiquent une solidarité particulièrement efficace. Ces groupes, par osmose, contrôlent les rouages essentiels des Etats. Si un adepte commet une indiscrétion il est aussitôt éliminé par les moyens les plus radicaux. Les sociétés secrètes supérieures sont totalement occultes. Cet état-major international ne comprend qu’un petit nombre d’initiés dont la plupart sont classés parmi les « dirigeants » ou les homes d’Etat. Les diverses « obédiences » maçonniques sont simultanément initiatiques et politiques. C’est même les dosages entre ces deux tendances qui expliquent et justifient les oppositions obédientielles, qui animent les querelles sans fin au sujet de la « régularité». Mariel évoque Gurdjieff qui représentait l’humanité par le schéma de quatre cercles concentriques : le cercle intérieur qui réunit les humains éveillés, le cercle mésotérique où les hommes ont les mêmes qualités que ceux du groupe précédent, avec cette seul restriction que leur savoir est surtout théorique, le 3è cercle est exotérique, c’est le cercle extérieur de la partie intérieure de l’humanité, leur savoir initiatique est plus abstrait que celui des mésotériques, le 4è cercle ou cercle extérieur est le cercle de l’humanité endormie. Pour les profanes qui en font partie, il y a autant de manières de « comprendre » que de personnes.

2 – Le vrai visage de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie est apparue en France avec l’anglophilie prônée par le duc d’Orléans. La franc-maçonnerie est la seule société de pensée qui est tolérée. Elle recrute parmi la noblesse éclairée, le clergé gallican et les financiers. Le frère Montesquieu est l’archétype de l’intelligence maçonnique. Il esquisse le plan d’une politique rationnelle : séparation des pouvoirs, nécessité d’une constitution conforme au consensus des citoyens, condamnation de l’arbitraire, du fanatisme, respect de la dignité humaine. La franc-maçonnerie s’est répandue en Europe et a contribué à diffuser les principes du libre examen. Elle a contribué au respect mutuel des classes sociales. Elle favorise les échanges culturels entre nations. Mariel rappelle l’histoire de la franc-maçonnerie et le rite du grade de maître. Il pense que les francs-maçons ont été influencés par les rose-croix et que, grâce à eux, ils allaient concourir à édifier le temple du Saint-Esprit, c’est-à-dire une Société humaine moins injuste.

3 – Rose-croix et Templiers

La « Fraternité de l’ordre honorable de la Rose-Croix », qui datait sans doute du XVIè siècle, se manifesta pour la 1ère fois à Cassel en 1614, en publiant un manifeste anonyme Fama fraternitatis rosae crucis qui appelait tous les sages à s’unir afin de « hâter la générale et universelle réformation du monde entier ». On estime que l’auteur était un éminent théologien luthérien Johann-Valentin Andrae. Il inventait un personnage mythique, Christian Rosenkreuz, fondateur éponyme de la mystérieuse fraternité. Il aurait vécu 105 ans et serait mort en 1484. Sa tombe aurait contenu le message essentiel que ses fils spirituels avaient pour mission de répandre et d’appliquer. La Fama s’inspirait de Campanella et de Paracelse. La Rose-croix rencontra en pays catholiques une France hostilité mais remporta d’éclatants succès en terres protestantes. En France, un manifeste fut affiché à Paris en 1623, il n’eut guère de succès. Les rose-croix avaient élaboré un rituel assez voisin des rituels maçonniques, dont celui de Maître mais il recourait à des métaphores proches du bouddhisme. La Rose-croix recommande la chasteté, la pureté d’acte et d’intention, la domination des passions. Mariel évoque un éminent Rose-croix pédagogue qui proposa un plan de réforme universelle élaboré par les peuples chrétiens, un exposé des maux sociaux, et de leurs remèdes, une révision par libre examen des principes de la philosophie et de la religion, une création d’institutions permanentes internationales, dont un concile (parlement) mondial, le recrutement d’une élite nouvelle. D’où l’idée-force de Supérieurs Inconnus, idée qui sera reprise par la franc-maçonnerie écossaise.

Mariel évoque Ramsay qui créa les hauts grades de la Franc-maçonnerie. Il fit de l’Ecossisme la réalisation du grand dessein des Templiers. Officiellement dissoute en 1314 la Milice du christ attendait une occasion propice pour se venger de la Papauté et de la royauté qui l’avait calomniée. Ramsay écrivit un discours qui fut considéré comme la charte de la franc-maçonnerie écossaise. Il y signalait l’universalisme de l’Ordre. Le franc-maçon y apparaît, pour la première fois, comme un citoyen du monde. Ramsay exhorte tous les francs-maçons à « s’unir pour fournir les matériaux d’un dictionnaire universel des arts libéraux et des arts utiles, la théologie et la politique exceptées. Cette idée est à l’origine de l’Encyclopédie. Ramsay faisait remonter la franc-maçonnerie aux Templiers.

4 – la survivance templière

Mariel révèle que Balzac a été initié au Martinisme et qu’il a laissé des traces dans La Recherche de l’absolu et Histoire des 13. Il pense que Louis XVI a été incarcéré par des membres de l’Assemblée législative initiés à un grade dit de « vengeance » et qu’un géant aurait trempé ses mais dans le sang du roi en criant : « Jacques de Molay, tu es vengé ! ».

5 – Les Illuminés de Bavière

Weishaupt fut l’animateur d’une société initiatique et politique qui a infléchi le cours de l’histoire et dont l’influence persiste de nos jours. Il était professeur de droit canon à l’université d’Ingolstadt. Il fut influencé par Kolmer qui communiquait à quelques disciples les secrets et mystères des sages de Memphis. Weishaupt créa la Société des Illuminati Germaniae en 1776. Il n’y eut aucune relation directe entre les francs-maçons et les Illuminés. Weishaupt fut initié à la franc-maçonnerie en 1777 dans la loge occultiste Théodore du bon conseil. Les Illuminés comptaient 13 grades divisés en deux classes. Le but de l’ordre était la destruction de la Société et son remplacement par une organisation dans classe, sans autre hiérarchie que la « vertu » propre à chaque citoyen, et l’affrontement du christianisme et de la royauté remplacés par l’athéisme et l’égalitarisme. Les chefs de l’ordre étaient informés que la partie la plus importante de leur mission était d’occuper peu à peu les ministères et les conseils des princes. Il fallait établir un régime dominateur universel. Les chefs de l’Etat étaient gouvernés invisiblement, afin qu’ils ne fussent que les instruments des Illuminés. Les adeptes devaient observer leur entourage pour recruter de futurs membres. Eux-mêmes étaient surveillés par leurs supérieurs. L’initiation graduelle permettait à l’adepte de rejeter la religion et la monarchie. Le complot des Illuminés fut dénoncé. L’Electeur de Bavière entama des poursuites contre les Illuminés en 1781 et 1783. Weishaupt fut destitué de sa chaire professorale puis condamné à mort par contumace car il s’était enfui. Il se réfugia à la cour du prince de Saxe-Gotha, qui le prit en amitié et le nomma son conseiller intime.

6 l’OTO

L’essentiel du message des Illuminés de Bavière a été recueilli dans l’Ords Templi Orientis. L’OTO se divise en deux « cercles », le 1er extérieur, ou probatoire, et le second intérieur, et directorial. Il y existe des cérémonies sexuelles collectives. Les frères profitent de toute occasion pour s’entraider dans leurs goûts, leurs affaires, leurs professions. Les femmes des frères doivent faire partie de l’ordre. Les procès entre membres de l’ordre sont rigoureusement défendus sous peine d’expulsion immédiate. Tout frère rendra hommage dans son testament au grand bien qu’il a tiré de l’ordre, en lui léguant une partie ou la totalité de sa fortune. Les enfants de frères doivent avoir pour parrain le Maître. Si la mère y consent, cet enfant sera élevé comme un serviteur de l’ordre. Tout frère devra employer son influence auprès des personnes de situation supérieure à la sienne dans la vie, pour les inciter à se joindre à l’ordre. On établira des collèges où l’on formera les enfants des membres à tous les genres de profession. Les frères sont tenus au secret en ce qui concerne la nature des rituels de l’ordre. L’OTO se réfère au Grall et à Lohengrin comme au Parsifal de Wagner. L’OTO voulait se fonder sur la reconstitution de la conception ancienne qu’aux organes sexuels appartient la « Sainteté » et qu’ils sont dignes de l’adoration ». La « vraie liberté », c’est la délivrance du péché originel. Pour Mariel, l’OTO a influé la révolution de mai 1968.

7 – Edelweiss et Thulé

Mariel évoque la vie de Goering qui rencontra un suédois en 1920 qui lui apprit ce qu’était le Svastika et la tradition nordique de Thulé, des droits et des devoirs des seigneurs. Goering tomba amourex de Karin von Kantzon dont la famille l’admis dans les secrets de la communauté de l’Edelweiss. L’Edelweiss avait été fondé par la grand-mère maternelle de Karin, noble irlandaise. C’était une sorte de monastère dans la banlieue de Stockolm. On y pratiquait le christianisme (qualifié d’aryen) et l’évocation des dieux germaniques. On y rejetait l’Ancien Testament car il était l’oeuvre des Juifs. Goering se maria avec Karin et vécut avec elle dans un chalet près de Munich où vinrent Rosenberg, Haushofer et Hitler. Sous Hitler les sociétés secrètes furent interdites. Les nazis vouèrent une haine féroce à l’anthroposophie. Ils accusèrent Rudolf Steiner de la défaite de la bataille de la Marne. Mariel signale que Haushofer visita Hitler quand il était en prison et lui donna les directives de Mein Kampf. Haushofer s’intéressa à l’extrêmeOrient et visita le Tibet et fut initié dans une lamasserie. Il inventa la « geopolitk » qui fut une des colonnes du nazisme. Haushofer cré la geopolitik Gessel schaft, un réseau d’espionnage constitué d’astrologues, de médiums et d’occultistes. Grâce à un bulletin d’informations nommé l’Index et communiqué seulement aux dirigeants du Parti, Hitler prenait le pouls du monde entier et préparait en conséquence ses décisions essentielles. Le général Haushofer était l’animateur du groupe Thulé, association secrète qui fut le « cercle intérieur » du mouvement nazi en ses débuts. En Thulé convergent deux traditions ésotériques : un courant venant de la Thulé hyperboréenne, et une tradition d’Asie centrale. Ces deux courants ayant le même symbole : le svastika. A ses débuts, Thulé fut une société de recherches ethnographiques. La guerre dispersa ses collaborateurs. La paix revenue, le groupe se reforma sous une orientation nouvelle sous l’influence de Paul Rohrbach. Il fut professeur à l’université de Sorpat. Russe, il obtint la nationalité allemande, enseigna aux universités de Berlin et de Strasbourg puis devint commissaire impérial en Afrique occidentale allemande. Pendant la 1è guerre, il dirigea l’Agence centrale d’information étrangère, officine d’espionnage. En 1920, il édita la Pensée allemande dans le monde. Il écrivit des des études sur les origines du christianisme et du boudhisme. Il se rallia au nazisme dès ses débuts. Hitler l’envoya en Amérique du sud, aux Indes et en Asie orientale. Il mourut avant l’écroulement du IIIè Reich. Ce fut Rohrbach qui introduisit Haushofer dans le groupe Thulé. Un autre dirigeant de Thulé était Dietrich Eckart. Journaliste, romancier, poète, il créa en 1919, à Munich, une revue nationaliste et antisémite, auf Gut Deutsch. Il fonda aussi une Alliance des citoyens allemands et ce fut lui qui « lança » Alfred Rosenberg et Hitler. Eckart introduisit Rosenberg dans le groupe Thulé. Mariel prétend que Eckart introduisit également Hitler dans Thulé ce qu’aucun historien ne corrobore. Thulé comptait des nobles qui se réunissait dans un palace le Vierjahreszeiten Hotel de Munich. Le corps franc Oberland consituait la garde extérieure de ce groupe ésotérique qui s’occupait du patrimoine spirituel des Aryens nordiques. Le 26 avril 1919, des gardes rouges perquisitionnèrent le siège de Thulé. Ils appréhendèrent le prince von Thurn und Taxis, la comtesse von Westarp et la baron von Seidlitz. Ils furent fusillés le 30 avril 1919. Thulé prit une orientation nouvelle. Tout ce qu’il avait d’académique cessa et l’on se consacra à la magie cérémonielle. A cette époque le néo-paganisme était exalté par de nombreux écrivains dont le plus lu était Guido List. d’après Mariel, Hitler fut choisi par Thulé comme medium susceptible de capter les messages de la tradition germanique.

8 Saint-Yves d’Alveydre et la synarchie

Le père de Saint-Yves était médecin aliéniste et plaça son fils comme pensionnaire-prisonnier dans une colonie agricole à Mettray. Le directeur en était un ancien magistrat, membre de l’Institut, Frédéric-Auguste Demetz. Il apprivoisa le jeune Saint-Yves. Saint-Yves engrangea une érudition prodigieuse. Alexandre Saint-Yves se dirigea d’abord vers la médecine navale. En même temps il se consacra à la philosophie de l’histoire. Son père spirituel lui fit connaître Joseph de Maistre, le cardinal de Bonald et surtout Fabre d’Olivet. En 1864, Saint-Yves quitta la Marine et se réfugia dans les îles anglo-normandes où il fut accueilli par Victor Hugo et Mme Virginie Favre, la veuve de Fabre d’Olivet. Pendant cinq ans, Saint-Yves put d’imprégner des archives de Fabre d’Olivet. Il revient en France à l’avènement de la IIIè République. Pendant la Commune, il vit Paris brûler et se dit qu’il devait créer une loi vraie, juste et bonne pour tous. Il remplit de modestes fonctions au ministère de l’Intérieur. En 1878, il rencontra la comtesse Keller, née Marie de Riznitch. Le mariage qui suivit permit à Saint-Yves de se consacrer à son oeuvre sans être harcelé par les soucis matériels. En 1880, par un bref du pape Léon XIII, Alexandre Saint-Yves devint marquis d’Alveydre. Rue Vernet à Paris, il tenait un salon avec sa femme fréquenté par les plus nobles ou les plus célèbres personnalités d’Europe. Il écrivit la Mission des Juifs en 1884, la Mission des Souverains et la Mission des Français en 1892 dans lequel était esquissé le plan d’une organisation politique, biologiquement équilibrée. Ces oeuvres complétées par « La France vraie » constituent la charte de la Synarchie. Saint-Yves faisait la distinction entre l’Autorité spirituelle et le Pouvoir temporel puis entre le Pouvoir et la Volonté populaire. La Volonté populaire exprime les réactions instinctives, les désirs, les voeux, les passions. L’Autorité règle sur les masses, la conduite sociale et individuelle. Elle n’oblige pas. Elle invite et ne contraint pas. Le Pouvoir règle la Volonté populaire, selon les directives de l’Autorité. De ce ternaire fondamental, il résulte que l’Autorité doit être fonction indépendante et purement spirituelle, ne participant en rien aux deux autres, qui sont toutes deux politiques. Les détenteurs de l’Autorité ne doivent donc pas participer au gouvernement. Saint-Yves réfléchit aux fonctions de l’Autorité (enseignement laïque et religieux, cultes, cérémonies traditionnelles) désignation, après examens, des aptes à la candidature pour le Pouvoir). Fonctions des gouvernés (détenteurs de la Volonté populaire) établissement de cahiers, où chaque citoyen sera amené à former sa volonté. Nomination au suffrage universel mais à plusieurs degrés, d’un collège électoral temporaire qui choisira les gouvernants, après l’accord de l’Autorité. Collège divisé en trois sections : des fonctions intellectuelles, de la magistrature, de l’économie. Fonctions des gouvernants : les fonctions législatives, exercées par les trois conseils d’Etat que nomme le collège électoral; de l’Autorité, du Pouvoir et de l’Economie, et dont chacun décide sur les affaires de sa compétence, avec le concours des commissaires élus pour représenter la Volonté populaire auprès des gouvernants. Les fonctions exécutives exercées par trois sortes de ministres que nomment les trois conseils d’Etat parmi les candidats acceptés par l’Autorité : un « Primat » pour l’Enseignement, un « Souverain juge » pour la magistrature, un « Grand Econome » pour tout le travail national. Le pouvoir exécutif central revenant au Grand Juge. Saint-Yves avait imaginé un gouvernement européen comprenant un Conseil européen des communes nationales, un Conseil européen des Etats nationaux et un Conseil international des Eglises nationales.

9 Synarchie et germanisme

La synarchie de Saint-Yves a été marquée par les « Natur-philosophien » du XVIIIè siècle finissant et du XIXè commençant. Et d’abord par Franz von Baader (1765-1841) qui fut professeur à l’université de Munich. Il prônait l’égalité du genre humain. Selon lui, les classes privilégiées étaient des parasites. Il voulait : Egalité de tous devant le travail – Répression de l’oisiveté – Liberté totale d’expression – Fraternité universelle

Goethe, homme d’Etat, naturaliste, philosophe a condensé son message dans Wilehlm Meister. Ce livre est le parcours d’une « progressive durée ». Wilelhm Meister est un jeune bourgeois qui, pour démêler le sens de la vie, se mêle au monde du théâtre. Dans les « années de pèlerinage », Goethe, par le truchement de Wilehlm, aborde les problèmes des relations de l’individu avec la Société. Wilehlm réagit sur la Société et la Société réagit sur lui. Voilà les mots clefs, non seulement de Wilehlm Meister mais des deux Faust : nous sommes conduits par une puissance supérieure ! Selon Goethe, cette puissance c’est l’ésotérisme. Goethe fut franc-maçon et son oeuvre est imprégnée d’occultisme. Dans « les années de voyages », le message mystique est transmis selon deux plans parallèles. Goethe appelle les initiés les « Renonçants ». Renoncer, dans l’ordre de la connaissance, c’est donner à l’esprit un cours plus libre dans le champ auquel il s’est résigné. Wilehlm est admis dans une fraternité secrète, la Société de la Tour, et apprend que des Maîtres le suivaient depuis plusieurs années et que ce sont eux qui l’ont, à maintes reprises, éprouvé. Pour Goethe, la Société idéale est une loge universelle réglée par des statuts rigoureux, fortement hiérarchisée, divisée en loges régionales et locales, organisée techniquement et socialement, dont les membres, liés par des signes et des mots secrets, pratiqueront efficacement la solidarité. Goethe fait sienne la croyance à l’existence des Supérieurs inconnus. Le Supérieur Inconnu de la Société de la Tour est appelé Makarie qui signifie le « bienheureux ».

Zacharias Werner (1768-1823) fit partie du « groupe de Copet » et ensuite futordonné prêtre catholique. Il a laissé une oeuvre clef « Les fils de la vallée » où il reprend les révélétaions de Goethe sur les Renonçants. C’est une pièce qui évoque l’Ordre du Temple. Les fils de la vallée sont les vrais maîtres spirituels du Temple et restent invisibles. Ils préparent une nouvelle « mission » pour la société future (celle du XIXè siècle). Selon Werner, il existe trois classes de Templiers : les apprentis : les simples chevaliers, les compagnons : frères initiés, sachant « quelque chose », mais non point l’essentiel; les maîtres qui, ayant atteint la perfection initiatique, séjournent dans la Vallée et commandent, télépathiquement, les deux grades inférieurs. Zacharias laisse deviner que, en tous temps, la société humaine est régie par des « Fils de la Vallée ».

Pour Mariel, les Fils de la vallée nous ramènent aux origines de la Synarchie qui remonte aux Templiers. A la destruction initiatique de leur ordre, ils la transmirent aux sociétés secrètes germaniques qui fusionnèrent, au XVIIIè siècle dans la Stricte observance templière dont est issue, de nos jours, l’Ordre intérieur du Regime Ecossais Rectifié.