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Une retraite en âge

Publié le 25 mai 2010 par Chroneric

Décidemment, le débat sur la réforme des retraites est on ne peut plus actif. Chacun y va de son analyse et de ses propositions. La Droite prépare son dossier comme elle l'entend et la Gauche a élaboré son contre-projet, puisqu'il faut bien manifester son opposition et préparer 2012. Alors, quelle solution appliquer aujourd'hui pour limiter les dégâts demain ? Augmenter le nombre d'années de cotisations ? La tendance serait de passer à 43,5, voire même à 45 ans. Augmenter l'âge légal de la retraite ? Actuellement à 60 ans, il semble pour certains le levier afin de faire partir plus tard les travailleurs.

Que l'on soit pour une solution ou pour une autre, il faut réfléchir deux minutes et faire parler le bon sens. La majorité des actifs a commencé à travailler tard, vers la trentaine. Un petit calcul rapide permet de comprendre que le levier "âge légal de départ" sera par la force des choses dépassé. Un jeune qui entre dans la vie active à 30 ans, partira logiquement à 71,5 ans à la retraite après une durée de cotisation de 41,5 ans. Pour moi, le débat de savoir si on passe de 60 à 63, voire 65, est un débat biaisé d'avance puisque de toute façon la majorité des actifs n'aura pas le choix de dépasser cette limite. Les nouvelles générations sont destinées, pour ne pas dire "condamnées", à partir à la retraite après 70 ans. Il est vrai qu'avec une espérance de vie qui s'allonge et des hommes et des femmes qui ne font pas leur âge, partir à 70 ans demain équivaudra à partir à 60 ans aujourd'hui.

Faut-il alors augmenter la durée de cotisation ? Il faut alors prévenir les prochaines générations de travailleurs : il ne faut pas qu'ils s'attendent à partir avant 80 ans ! Passer à 45 ans de cotisations condamne nos enfants à un long passage en entreprise. Ma réflexion a l'air mathématique de prime abord, mais avant de préparer psychologiquement les actifs et de trouver des solutions sociales, il faut comprendre le mécanisme qui va s'imposer.

On est en droit alors de se demander si la détermination d'un âge légal est bien utile puisque tout se joue avec la durée légale de cotisations. Je sais, en ce qui me concerne, que je ne pourrais pas partir avant 67 ou 68 ans si je veux espérer toucher une retraite complète (avec la durée légale actuelle de cotisation). Parler de départ à 60 ou 65 ans est une perte de temps. Mais je ne suis pas le centre du monde oui, il y a des travailleurs qui auront la chance de pouvoir partir à l'âge légal car ils auront cotisé le temps nécessaire ou parce qu'ils choisiront de partir à cet âge même s'ils n'ont pas tous les trimestres nécessaires.

Cela étant dit, un mécanisme collatéral risque de se mettre en route en retardant les départs : l'entrée dans la vie active. Si les gens restent plus tard au travail, les jeunes qui attendent derrière risquent de s'impatienter et de retarder l'âge d'arrivée. Un travailleur qui allonge de 10 ans son départ, n'est-ce pas un jeune qui va attendre 10 ans pour entrer ? Entrer à 40 pour en sortir à… 82 ?? Mon Dieu, la perspective a de quoi inquiéter ! 

Dans trente ans, verra-t-on alors des maisons d'actifs comme il y a aujourd'hui des maisons de retraite, pour occuper les actifs qui attendent d'intégrer le monde du travail ? Ah mais suis-je bête, on appelle ça le Pôle emploi.


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