EN PROVINCE 1
(Normandie)
Affalé sur un remblai de chemin de fer,
Le cadavre d’un chien, en travers de la mâchoire,
Des traverses de craie numérotées.
Plus vous l’observez,
Plus sa fourrure se confond avec la poussière, le ballast
Parmi les îlots d’herbe fraîche.
Et la vie est comme cette tache
Qui s’efface profondément.
Durs Grünbein, « Satires », (Nach den Satiren), traduction inédite de
NG, 1999 p. 9.
EN PROVINCE 4
(Campanie)
Comme un Christ crucifié, la grenouille
Est écrabouillée sur l'asphalte chaud
De la grand-route. La bouche ouverte
Penchait vers le ciel, séchée par le soleil,
Ce qui de loin ressemblait à une semelle -
Un amphibien des temps lointains,
A dévalé sous les roues, en sautant.
Aucune résurrection, comme dans les larves
De mouches qui écloront demain.
Par quelle ouverture s’échappe le rêve ?
Durs Grünbein, « Satires », (Nach den Satiren), traduction inédite de
NG, 1999 p. 12.
IN DER PROVINZ 1
(Normandie)
Eingefallen am Bahndamm
Liegt ein Hundekadaver, quer im Gebiß
Kreideweiß numerierter Schwellen erstarrt.
Je länger du hinsiehst, je mehr
Zieht sein Fell in den Staub ein, den Schotter
Zwischen den Inseln aus frischem Gras.
Dann ist auch dieses Leben, ein Fleck,
Gründlich getilgt.
IN DER
PROVINZ 4
(Campania)
Wie der Gekreuzigte lag dieser Frosch
Plattgewalzt auf dem heißen Asphalt
Der Landstraße. Offenen Mauls,
Bog sich zum Himmel, von Sonne gedörrt,
Was von fern einer Schuhsohle glich –
Ein Amphibium aus älterer Erdzeit,
Unter die Räder gekommen im Sprung.
Keine Auferstehung als in den Larven
Der Fliegen, die morgen schlüpfen werden.
Durch welche Öffnung entweicht der Traum?
par N.G.
Bio-bibliographie de Durs Grünbein
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