Ca y est : c'est dit. Ce n'est pas encore fait, mais le gouvernement a livré son « choix » sur la retraite : recul de l'âge de départ, pour en finir avec la retraite à 60 ans.
Ce n'est pas une surprise : cette piste, avec celle de l'augmentation du nombre d'annuités, étaient les seules envisagées par Sarkozy et Fillon.
Pour faire passer l'amère pilule, le gouvernement s'apprêterait à faire « un geste » : la possibilité de taxation des hauts revenus et ceux du capital. Cette mesure aurait, parait-il, le mérite de donner des gages aux organisations syndicales.
Qu'est ce donc que ce geste si ce n'est un «geste charitable » pour calmer le mécontentement grandissant ? La toute petite taxe dont il est question atteindrait difficilement 2% !
Il faut faire semblant de toucher aux plus riches, mais surtout ne pas le faire!
Assez d'intox!
A grand renfort d'informations allant dans le même sens, il s'agit de persuader la majorité de la population que la situation est alarmante et que les projections confirment, pour 2050, un scénario catastrophe. C'est ainsi que le pouvoir et de nombreux médias manipulent les données du COR (Conseil d'Orientation des Retraites) afin de semer la peur et d'enrayer toute volonté de se battre.
C’est une manière de ne pas aborder les vraies solutions : celles qui permettent de sauver nos retraites, celles qui exigent légitimement une autre répartition des richesses et une autre répartition du travail.
De l'argent, il y en a. Il y en a beaucoup ! C'est même le COR qui le dit : sur 30 ans, la richesse de la France, avec un taux de croissance modéré, devrait doubler. Avec une augmentation de 1.700 milliards d’euros de la richesse nationale, qui peut croire sérieusement aujourd'hui qu’il est impossible de financer les retraites? D'autant que la somme à trouver ne représenterait que 3% des richesses actuelles...
Lutter pour nos acquis : 60 ans, retour aux 37,5 et à 1500 euros pour tous et toutes!
Quand il s'agit d'améliorer le sort de la majorité, d'acquérir de nouveaux droits, et plus humblement de défendre les acquis, les puissants de ce monde, les plus riches affirment et affirmeront toujours que ce n'est pas possible : la compétition en serait altérée, les entreprises n'y survivraient pas, etc...
Nos parents, nos grands parents ont entendu ce genre de refrain, en 36 quand les congés payés allaient soi disant ruiner les usines, en 68 quand les augmentations de salaire (pas exceptionnelles du tout!) allaient anéantir les trésoreries des entreprises. Il n'en a rien été.
Refusons donc l'inacceptable, refusons la régression sociale qui nous ramènerait des décennies en arrière. Servons nous de tous les cadres de résistance existants pour faire prendre conscience qu'il n'y a pas d'issue possible favorable à tous et à toutes sans luttes.
Après la grève interprofessionnelle du 27 mai, la mobilisation doit se poursuivre pour faire grandir la contestation dans tout le pays. C'est un puissant mouvement de grèves et de manifestations qui arrêtera Sarkozy et sa clique.