Roman - 180 pages
Editions Au Diable Vauvert - janvier 2010
Nicolas Rey a été très mal et il raconte le moment où, au fond du trou, il n'a plus d'autre issue que de suivre une cure de désintoxication et un séjour en hôpital psychiatrique, laissant seuls sa femme Marion qui se remet d'un cancer, et leur jeune fils. Alors il y a la solitude, la honte, le manque, les pensées qui dérivent, les rapports avec le corps médical, les patients et les rares contacts qu'il garde de sa vie passée comme son producteur Yves Kléber.Difficile de ne pas penser à Frédéric Beigbeder, avec leur jeunesse commune, leur médiatisation, leur dépendance à certains stupéfiants, leur écriture moderne, autobiographique ou presque, leur irrévérence. Dans cette comparaison, le style de Nicolas Rey m'a paru un peu fade, mais davantage poétique (bien que gratuitement trash à certains moments). Est-ce que tout est vrai ? Forcément, on se pose cette question, surtout quand les noms de personnes connues sont citées ouvertement, à commencer par le sien.
Je me souviens un jour avoir été choquée voyant le visage bouffi, hagard, de Nicolas Rey lors d'une de ses chroniques télévisées. Je me disais que cet homme-là avait dû sombrer dans quelquechose de ravageur dont il devait être en train d'essayer de se sortir. Quand je lisais ce livre, je revoyais sa tête de ce jour-là. Par contre, il ne m'a pas permis de connaître les causes de son profond mal-être : le récit parle de son quotidien juste avant, pendant et juste après sa période de desintoxication. Des moments pris çà-et-là au cours de ce grand passage à vide, des moments troublants, joyeux, des pensées d'espoir ou de souffrance particulière. Des moments d'une vie faite de hauts et de bas, et même pendant les passages "bas" des rayons de soleil parviennent à percer...Extrait :
"Pardon Cécile, tu peux refaire le geste condescendant que tu viens de faire au vendeur de roses pakistanais ? Comment ça, on peut dîner tranquillement ? Et lui, tu crois qu'il passe une soirée tranquille à se geler en faisant toutes les rues du quartier ? Tu crois que ça l'amuse de proposer des fleurs à des comédiennes ratées dans ton genre, tu crois qu'il prend un plaisir monstrueux, la nuit, à tenter de trouver le sommeil dans son duvet avec dix de ses potes juste à ses côtés ?"
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