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Eduardo Mackenzie répond à ses détracteurs au sujet de Mockus

Publié le 08 mai 2010 par Mrabier

Eduardo Mackenzie répond à ses détracteurs au sujet de MockusLa tribune du journaliste colombien sur Antanas Mockus a suscité de nombreuses réactions. Ce blog étant libre et ouvert au débat d’idées, toutes – sauf les insultes – ont été publiées. Il y répond ici en bloc.

Passionné et véhément, ce curieux échange d’idées s’est fait avec des personnes, ou avec une personne (tout est possible) qui se cachent derrière un ou deux pseudonymes. Je suis sûr que cette ou ces personnes feraient mieux – avec un peu plus d’élégance et moins de lâcheté en tout cas-, de s’exprimer, comme je le fais, à visage découvert, et non pas derrière une sorte de burqa : l’anonymat. « Colombiana » parle, par exemple, d’un Antanas Mockus idéal, « académicien, intelligent, honnête et transparent ». Pour aligner une telle série d’adjectifs elle a dû oublier quelques détails. Après la campagne électorale de 1994 pour la mairie de Bogotá, le brillant professeur a reçu 26 millions de pesos du système électoral, au prorata des voix qu’il avait obtenu. Pas satisfait, il demandera par la suite 47 millions de plus, parce qu’il voulait empocher 71 millions de pesos au total. Il ne les a pas eu, bien entendu. Le scandale de cette réclamation abusive, que les Colombiens commencent à découvrir, montre qu’on est loin d’un modèle de «transparence» et «d’honnêteté». Pire, Antanas Mockus a menti en disant qu’il n’avait pas voulu réclamer cet argent. Sa réclamation a échoué parce qu’il n’y avait pas droit, comme l’a réaffirmé le Conseil d’État colombien (sentence du 14 octobre 1999). J’invite les lecteurs de Tierra Firme à découvrir ce document en cliquant ici.

Il est indéniable qu’Antanas Mockus est un grand humaniste. Montrer son derrière à ses élèves lors d’une assemblée où il était à court d’arguments est digne d’Erasme. Pisser sur un autre groupe de jeunes est une bénédiction qui devrait être adoptée par les professeurs de la Sorbonne. Renverser et asséner des coups à un étudiant pour lui disputer un microphone prouve qu’il est un doux pédagogue. Jeter  de l’eau à la figure d’un autre candidat lors d’un débat atteste que l’homme est d’une sérénité à toute épreuve.

La prétendue “Colombiana” a le ton de certains activistes hexagonaux qui, par idéologie, attribuent au candidat J-M Santos les « faux positifs ». Ils n’ignorent pas que M. Santos est, au contraire, celui qui les a dénoncés et qui a pris  des mesures pour faire ouvrir une enquête et les sanctionner. Celle qui utilise un tel pseudonyme déteste la sécurité démocratique, détestation qu’elle partage avec les bourreaux des FARC, vaincus et sans avenir grâce à cette doctrine qui est soutenue par les Colombiens. Mockus n’a même pas osé dire, pour le moment, qu’elle sera désactivée. «Colombiana», proclame, comme les FARC, que « la guerre » a commencé avec Alvaro Uribe. Elle suggère que ce que font ces barbares depuis 40 ans n’est autre chose que de se battre pour la paix. Excellent, non ?

Elle prétend qu’Antanas Mockus symbolise le respect de la vie. Sans doute. Mockus dit que «la vie est sacrée ». Pourtant, il est un partisan de l’avortement et il est le candidat d’un mouvement  dirigé par des gens qui avaient milité dans un groupe terroriste qui a tué des milliers de Colombiens. Le Parti vert a été inventé par deux démobilisés du M-19, soutenus par Luis Alberto Gil, aujourd’hui reconnu coupable de liens avec les paramilitaires, qui sont, comme on le sait, de grands défenseurs de « la vie». Jorge Londoño, président du parti, a été interdit par la Procuradoria pendant 12 ans en raison des irrégularités commises durant son mandat de gouverneur de Boyacá. Bel exemple d’«honnêteté » et de « transparence »!

Finalement, la gentille “CatalinaT” utilise, comme M. Bèle, l’art d’escamoter l’adversaire. Curieux ! Elle ne conteste aucun de mes arguments, mais elle construit une caricature plus facile à contredire. Ce stratagème révèle qu’elle (ou lui) n’a rien à répliquer et qu’elle est consciente d’avoir tort.



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