Le reflux de la marée verte

A trois semaines de l’élection, les deux derniers sondages indiquent un reflux de ce qu’on a nommé ici une “marée verte”, bien qu’ils donnent toujours son candidat gagnant au second tour.   Celui de vendredi démontre un arrêt de la chute du candidat du Parti de la U (34%) face à un Antanas Mockus en légère baisse (38%) par rapport à la précédente enquête. Au second tour cette tendance se confirme, même si le candidat vert reste en tête : 50%-43%.

"Match nul !" titre le magazine Semana.

Le sondage de l’hebdomadaire Semana publié hier révèle lui un duel désormais beaucoup plus serré entre les deux candidats, quasi à égalité au premier tour avec un avantage à l’ex-ministre de la Défense devant l’ex-maire de Bogotá : 35% contre 34%, soit une hausse de 6 points pour Juan Manuel Santos et une baisse de 4 pour Antanas Mockus en moins de quinze jours. Au deuxième tour le second repasserait à la première place avec 48% des intentions de votes contre 41% à son adversaire.

Plusieurs raisons expliquent cette évolution inquiétante pour le candidat vert. D’abord une raison technique : cette enquête a  enregistré les intentions de votes des personnes réellement inscrites et n’a pas été réalisée par téléphone mais directement dans les foyers.  Une raison arithmétique ensuite : la chute de la candidate conservatrice (8%) semble profiter au candidat uribiste. Enfin, une raison politique : les déclarations erratiques du candidat vert au sujet de l’extradition d’Alvaro Uribe et de ses propres convictions religieuses l’ont manifestement desservi auprès d’un électorat qui reste majoritairement uribiste (l’actuel président conserve 68% d’opinions favorables selon la dernière enquête de Gallup) et profondément déiste, pour ne pas dire catholique.