Depuis le lancement de l’iPad et du iBookStore, les pronostics vont bon train quant à l’avenir du Kindle Édition et autres readers qui possèdent la technologique de l’encre électronique comme le reader de Sony ou le Cybook. Alors, est-ce que le iPad et les autres futures tablettes tactiles tueront Kindle? Non.
En revanche, si j’étais un netbook, je me ferai du souci, et je prendrai, dès à présent toutes mes dispositions pour chercher un nouvel emploi. Non, le iPad ne tuera pas le Kindle et autres readers du genre. Pourquoi? Cela mérite quelques explications. J’ai la chance de disposer à loisir de cette tablette magique et d’un reader (le Cybook) avec son écran électronique. Le iPad est devenu l’outil mobile par excellence, bien plus pratique qu’un netbook ou qu’un ordinateur portable de base. J’utilise l’iPad en tout premier lieu de façon professionnelle: il remplace l’agenda, il remplace le carnet de note, il me permet d’accéder rapidement à mes courriels et, par conséquent d’être très réactif, il est plus portable qu’un portable même si les mauvaises langues disent qu’il est lourd. À la différence d’un netbook et d’un simple ordinateur portable, je n’ai pas besoin d’attendre 107 ans pour accéder à mes applications favorites. En fait, c’est aussi facile d’utiliser un iPad que d’ouvrir un cahier! Le iPad est également un outil rassembleur, familial. Confortablement installé dans le sofa, bien posé sur les genoux, le iPad s’avère être trés pratique pour consulter à plusieurs des vidéos ou encore des photos. Rappelez-vous, les réunions entre amis ou en famille au cours desquelles on sortait l’album photo en papier. Je sais, ceux sont désormais des gestes du passé. Car maintenant, il y a l’iPad. L’iPad est un outil qui a la faculté de rassembler. Les readers sont des supports plus personnels, plus intimistes.
L’iPad et le livre numérique
L’iPad, avec son écran couleur d’une résolution extraordinaire, se prête particulièrement bien pour la lecture numérique. Mais attention, pas n’importe quelle lecture numérique. Il va falloir que les éditeurs fassent preuve d’audace et d’imagination pour référencer dans l’iBookStore des livres avec une réelle plus value de lecture car sans cela, il n’y a aucun intérêt à lire un ebook de base sur un iPad. Le iPad est avant toute chose un objet qui sollicite deux sens: le toucher et la vue. Toutes les applications qui ne solliciteront pas ces deux sens sont vouées à l’échec. Les éditeurs de bande dessinée, par exemple, ont un bel avenir numérique avec l’iPad. Jamais, ils ne pourront autant nous émouvoir virtuellement sur des readers équipés d’encre électronique comme le Kindle et les autres readers. De même, les éditeurs qui produiront des contenus augmentés, c’est-à-dire proposant à la fois le texte, le son et l’image animée, ont de belles avenues devant eux avec l’iPad. Sinon…Sinon, eh bien il y a le Kindle et les autres readers. Ils sont parfaits pour lire des livres numériques basiques, en noir et blanc. Ces readers sont parfaits pour reproduire – au gran dam des accrocs du papier – cette proximité, cette intimité que l’on peut ressentir avec le livre papier.
Dans quelques mois, la contre-attaque des fabricants de readers n’est pas trés difficile à imaginer par rapport à l’iPad et autres tablettes tactiles à venir. Ils ne chercheront pas à rivaliser avec l’iPad, ils se contenteront d’être ce pour quoi ils sont faits: des unités de stockages et des supports de lecture confortables et peu encombrants. Dans les mois à venir, ils se vendront à moins de 100$/100 euros. L’outil se démocratisera. Le reader se banalisera, au même titre que l’on a banalisé le fait d’avoir un portable pour téléphoner.
Reste à savoir, maintenant, ce que je vais faire avec mon iPhone! Mais que je suis bête, je vais enfin l’utiliser pour téléphoner!
Jean-François Gayrard
>> Vidéo blog iBookrama: iPad vs Kindle, une analyse pertinente de l’économiste François Benhamou
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